Pensée du vendredi #24: Quels mots bleus

Bashung – Les mots bleus

Je me suis posé une grave question hier.

En choisissant les photos de la prochaine chronique polynésienne.

Je suis tombé sur celle-ci.

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Et me suis demandé: Quel bleu préfères-je ?

Bleu du ciel…

Ou bien bleu de l’océan ?

Hein, que c’est une question es-sens-tielle !…

Voire vie-tale.

Mais vous ? Lequel préférez-vous ?

Pendant que vous cogitez, je m’en vais chanter un brin, avec Sweet Mary.

[…] Je lui dirai les mots bleus

Ceux qui rendent les gens heureux

Une histoire d’amour sans parole

N’a plus besoin du protocole

Et tous les longs discours futiles

Terniraient quelque peu le style

De nos retrouvailles

De nos retrouvailles

la la lala […]

Bon ouikende à toutes et à tous.

Be cool, be open.

UU

ps: Pour celles et ceux qui se demandent bien (sic) quel pouvait être la précédente pensée du vendredi. Et ben, c’est . Plus explicitement, elle s’intitulait: « Pensée du vendredi #23 : « Aller tirer un coup » ou de l’intérêt de partager une vision du monde et par la même pourquoi je ne vote pas Sarko »

Chronique polynésienne du 6 & 7 août 2007 – Moorea

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Dans les îles hautes, il est rare d’avoir des routes transverses qui permettent de les traverser de part en part en raison du relief accidenté hérité de l’activité encore récente [à l’échelle géologique, hein] des volcans qui les ont formées à l’orginie..

Au contraire, les routes qui les ceinturent sont généralement les seules voies réellement bien entretenues.

Ce qui n’empêche pas d’avoir des vues particulièrement spectaculaires au détour d’un virage sur ces mêmes routes, avec des échappées visuelles magnifiques vers l’intérieur des îles [pour une fois, vous échappez au bleu des lagons !].

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Le paysage intérieur de Moorea est ainsi particulièrement agréable.

Parfois de nature agricole.

Parfois sauvage.

On a ainsi l’impression d’être sur une autre planète, tellement on est peu habitués à des paysages aussi déchiquetés.

Le soir venant, les reliefs se déchirent encore plus sous les rayons du soleil rasant.

Crépuscule du bout du monde.

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Les marae présentent souvent des sites exceptionnels par leur majesté.

Grandeur du sacré oblige, ces lieux semblent véritablement habités par les esprits qui y sont honorés.

Mais ne peut pas y pénétrer qui veut.

Tapu, dit-on en polynésien.

D’où les Français ont tiré le mot « tabou » pour désigner ce qui est interdit.

dsc_2162_7aout07_moorea_tipaniers_nef.1209391102.jpgAyant pris comme base durant quelques jours la résidence des Tipaniers, nous nous levons tôt.

Comme les polynésiens.

Pour admirer la douce lumière du soleil levant sur une eau calme, à l’abri des vagues du Pacifique en deça de la barrière de corail de Moorea qui calme la houle.

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Choupi a une perception de plus en plus aigüe de la beauté du monde, de ses couleurs.

La nature là-bas y a été pour beaucoup dans son éveil et la perception de ce qui était à portée de ses petites mains.

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Le bonUUs du jour: UU sous l’eau… [au sens propre comme au sens figUUré ;o)]. En compagnie d’un baliste Picasso magnifiquement coloré.

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Be cool, be open.

UU

Chronique polynésienne du 5 août 2007 – Rangiroa et Papeete

Cette route est la seule voie « roulable » sur l’atoll de Rangiroa.

Elle fait quelques kilomètres seulement.

Mais les tahitien(ne)s qui échouent à l’épreuve du permis de conduire à Papeete [la circulation y est vaguement chaotique mais sans plus] peuvent tranquillement venir le passer sur cette ligne droite bitumée à Rangiroa.

Moyennant un petit billet d’avion tout de même.

Mais bon, la liberté que l’automobile a procuré à l’homme n’a pas de prix…

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Vous vous rappellez des bleus infinis de Fakarava ?

En fait, ce sont les mêmes à Rangiroa…

Cela dit, je suis désormais certain que le paradis est un délicat camaïeu bleuté.

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Pourquoi payer des sommes astronomiques [en cette période de crise de pouvoir d’achat] pour avoir des vues à tomber par terre dans des restaurants pluri-étoilés ?

Sur l’atoll de Rangiroa, en face du Raie Manta Club, la pizzeria Filippo vous propose une des plus belles vues du monde.

Assurément le meilleur rapport qualité [de la vue] – prix [de la pizza] dans le monde.

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Les atolls, c’étaient quand même chouettes.

Mais les îles hautes [i.e. les îles qui n’ont pas encore totalement subi le travail de l’érosion pour finir en atoll et qui ont encore en leur centre les beaux restes de la montagne volcanique originelle], c’est chouette aussi, vous verrez.

Alors, hop.

Un tour d’avion et nous nous retrouvons à Papeete.

Accueillis en bonne et due forme par Annie-Claude et son mari.

Pour le coup, celle-ci a offert à Choupi sa toute première composition florale pour p’tite tête dégarnie.

Moi, je dis: « Chapeau bas, Annie Vahiné !… » ;o)

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A la manière des italiens et de leur « passeggiata« , on entreprend en soirée de descendre de la montagne [c’est qu’Annie-Claude vit à flanc de montagne volcanique en fait… même que les livreurs de pizza arrivent à peine à monter tellement la pente est rude] et de se balader sur les quais de Papeete.

Bien nous a pris puisque nous avons eu droit à un très beau coucher de soleil flamboyant sur le port de Papeete.

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Quelques minutes plus tard, nous faisions connaissance avec le ferry qui allait nous emmener à Moorea le lendemain.

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Fini donc les Marquises.

Fini pour de bon les Tuamotu.

A nous l’archipel de la Société…

Au programme des notes et des photos qui vont suivrent: Moorea [magnifique], Huahine [superbe], Raiatea /Tahaa [fantastique], Maupiti [splendide] et enfin le tour de l’île de Tahiti pour finir en beauté.

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Be cool, be open.

UU

Crédit carte : Le Tahiti Traveler

Chronique polynésienne du 4 août 2007 – Rangiroa [comme un poisson dans l’eau]

[Dédicace à la souriante Annie-Claude – croisée entre deux avions à Saint Germain des Près il y a … 4 jours ! Elle a toujours sa pêche d’enfer et nous promet pour bientôt des photos du grand bleu, elle aussi ! Stay tuned …]

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Le soleil s’est déjà levé depuis belle lurette lorsque nous partons pour notre excursion [il est 9 heures du matin], réservée la veille, par l’intermédiaire du patron [attentionné] de la pension Tuanake [un coin de la pension en photo ci-dessus, face à la salle à manger…].

Au programme donc, sortie pique-nique au Lagon Bleu , sur un motu aux airs d’île déserte paradisiaque.

Lequel motu est une maternité reconnue pour bébés requins à pointe noire.

Yeeeaahhh.

Vous avez bien lu.

Des requins.

Depuis le temps que je rêvais de nager au milieu d’eux.

Maintenant que le jour est arrivé, je ne suis plus sûr de tellement le souhaiter, finalement.

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Et hop, c’est parti.

Après presqu’une heure de bateau tape-fesse [soporifique pour Choupi, étonnamment], on arrive enfin au pied du motu [là haut sur la photo, le bout de terre à droite].

Impossible d’accoster en raison des récifs coralliens qui l’entourent.

On descend et des silhouettes longilignes font immédiatement leur apparition.

Vu leur taille, ce sont de jeunes ados…

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Choupi ne se pose pas autant de questions.

Elle adore la baignade du jour.

Comment pouvait-il en être autrement ?

Elle qui adore déjà ses bains en baignoire…

Imaginez un mini lagon d’un kilomètre carré, aussi peu profond qu’une piscine communale pour enfants.

Plongez y votre Choupinette [après le tartinage IP50 de rigueur].

Et vous avez droit au plus beau sourire du monde.

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Vous aurez remarqué sur la précédente photo que Douce Marie, en mère prudente, fait la vigie.

Pour les requins d’une part.

Mais aussi… les raies [pastenagues pour les connaisseurs].

Pas dangereux pour un sou [pour peu qu’on les laisse tranquilles comme les requins – c’est un peu la règle générale à respecter pour tous les animaux qu’on connaît peu ou prou, n’est-ce pas ?]

Raaahhh…

Pour celles et ceux comme moi qui ont passé de nombreuses heures dans leur enfance à regarder bouche bée les documentaires animaliers, le vol sous-marin d’une raie a quelque chose de mystique.

Si si.

Regardez des poissons rouges nager.

Puis admirez l’ondulation envoûtante des ailes d’une raie.

Ben, y a pas photo, hein. On est au paradis terrestre, j’ vous dis.

Le doigt s’éternise sur le déclencheur de l’appareil immergé.

Incapable de bouger de peur d’interrompre la magie de l’instant.

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Bon, y a un moment où faut lever l’ancre.

Direction le bateau, à pied en traversant tranquillement le lagon.

Arrivés à bord, on voit par-dessus bord de jolis poissons bleu électrique ayant la forme de petits serpents.

Et ça y est, les requins arrivent pour de bon [disons que l’excursionniste a vaguement jeté 2 ou 3 sashimis de thon pour les attirer].

Les vrais, ceux qui sont vraiment un peu gros [en fait, ce sont juste de jeunes adultes].

C’est à ce moment précis qu’on entend : « Ben, c’est maintenant qu’il faut descendre pour les voir de plus près, hein ».

Et là, faut avoir confiance quand même.

« Mais non, les requins à pointe noire, c’est pas dangereux du tout. »

Sauf que la veille, au dîner à la table d’hôtes de la pension Tuanake, un des pensionnaires vous raconte qu’il a vu la semaine dernière un gars qui a eu 5 points de suture à la suite d’une morsure de requin à pointe noire.

Haha. Sourire crispé pour nous qui allions à leur encontre le lendemain…

Bon, pour la morsure, le gars avait quand même attrapé le requin, l’avait sorti de l’eau, et le montrait fièrement à ses potes avant de se faire croquer le pouce.

Un peu comme si on vous mettait en caleçon avant de vous pendre par les pieds au dessus d’une bassine d’alcool à brûler.

Franchement, faut être un peu timbré pour faire subir un tel trauma à un pôv’ p’tit requin…

Cela dit, « t’es un homme ou pas, UU ? ».

La réponse fut longue à venir. ;o)

Disons simplement que les photos ci-dessous vous donnent la réponse.

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Des bouffées de bonheur terriblement enfantins vous submergent… en même temps qu’une bonne dose d’appréhension du genre « Et oh, UU, tu ferais pas mieux d’être sur le bateau là, hein ?»

Une fois remis des émotions, on fait quelques miles et on arrive à un spot très connu de Rangiroa pour plongeurs débutants.

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Et hop, on saute par-dessus bord. 6 à 8 mètres de profondeur mais nous restons en surface avec masques et tubas.

Vous comprendrez aisément que le spot s’appelle « L’Aquarium ».

C’est marrant… personnellement, j’aurais plutôt baptisé ça « La poissonnerie ». ;o)

Alors, elle est pas belle la vie sous l’eau ?

Be cool, be open.

UU

Chronique polynésienne du 3 août 2007 – Rangiroa [bye bye l’Aranui]

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Bientôt la séparation.

D’avec l’équipage de l’Aranui , d’une gentillesse extraordinaire.

Aussi bien l’équipe Hôtellerie qui s’est merveilleusement bien occupée de Choupi, et qui plus est, lui a mitonné tous les jours de bonnes petites purées ou du riz blanc qu’elle dévorait littérallement [merci à Maeva et à Boris !].

Que les marins polynésiens [souvent marquisiens], d’un abord simple et arborant ce merveilleux sourire qui fait d’une croisière sur l’Aranui un voyage extraordinaire et mémorable.

Et dire que ce sont eux aussi qui se sont souvent levés à l’aube pour assurer le ballet quotidien des containers à quai, avant même que le réveil ne se mette à sonner dans notre cabine.

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Pour aujourd’hui, ils nous avaient bien dit d’être à l’heure.

Etre sur le pont au lever du soleil.

A l’entrée de la fameuse passe de Tiputa ouvrant l’atoll de Rangiroa, car les dauphins viennent souvent accueillir les bateaux – petits ou gros – qui y pénètrent.

Et ils furent là ! [Remarquez l’ombre grise à babord…]

Apercevoir, ne serait-ce que la silhouette de deux dauphins jouer avec la proue de l’Aranui fendant l’écume des vagues est un moment qui fait retomber instantanément en enfance.

Ce spectacle n’était qu’une simple mise en bouche du formidable spectacle de la faune aquatique polynésienne.

Mais c’est une toute autre histoire – à venir…

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Justement, cette pause à Rangiroa va permettre à douce Marie et moi de nous essayer à notre premier baptême de plongée.

Sensation extraordinaire que d’ouvrir la porte de l’océan et de découvrir ce que, enfant, on regardait déjà avec des yeux écarquillés pleins de merveilleux.

Débarquement de l’Aranui sur la terre ferme pour notre premier baptême de plongée.

Juste avant, un coup d’œil de surface aux bleus infinis des Tuamotu et à une des baleinières de l’Aranui.

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Nager dans un aquarium à ciel ouvert. Se prendre soi-même pour un de ces innombrables poissons multicolores.

Quel adulte résisterait à un tel enchantement ?

Des poissons par dizaines.

Par centaines.

De toutes les tailles.

De toutes les couleurs.

Bref, une fois revenus sur terre ferme, nous étions ravis, douce Marie et moi.

Et pensions déjà à la prochaine où nous pourrons renouveler l’expérience durant le reste de notre séjour polynésien.

[Légende photo : Poisson papillons, en jaune noir et blanc – très communs dans les lagons polynésiens. D’autres sont reconnaissables pour les experts : un baliste en haut à gauche, un poisson bagnard vers la droite… Des photos en gros plan seront publiées dans les chroniques ultérieures… Certaines seront assez impressionnantes. Patience, ça viendra…]

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Un dernier regard à l’Aranui qui mouille au large, et c’est déjà l’émotion qui nous saisit.

Parce que la quasi-totalité des autres passagers finissent la croisière vers Papeete [arrivée le lendemain], tandis que douce Marie et moi débarquons à cette escale de Rangiroa.

C’est l’heure de la séparation d’avec un certain nombre de passagers avec qui nous avons lié connaissance, échangé adresse emails, fait mille promesses de nous revoir.

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Surpris par les nombreuses mains qui se lèvent spontanément de la barge pour nous saluer au moment où ils retournent sur l’Aranui, je me saisis aussitôt de l’appareil photo pour garder trace du bon souvenir des discussions amicales, nombreuses, abordées avec les uns et les autres, que ce soit sur le pont de l’Aranui ou bien lors des randonnées sur terre ou encore à table à partager nos repas avec d’autres passagers (tables d’hôtes de 4 ou 8 personnes exclusivement dans la salle de restauration de l’Aranui, propices à l’échange).

D’ailleurs, un jour prochain, il se pourrait bien qu’on finisse une de ces conversations entamées sur l’Aranui… en Nouvelle-Zélande. ;o)

Après quelques longueurs [volontaires] pour nous séparer des autres passagers, nous tournons nos talons pour nous diriger vers notre hôte, une pension de famille qui était venue nous chercher [la pension Tuanake ].

Nous allions pouvoir profiter de l’expérience des atolls pour trois jours supplémentaires.

« Lucky us » !

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Maeva ! Bienvenue en Polynésie se dit toujours avec des fleurs de tiaré, et ça, franchement, au-delà du cliché que cela peut représenter, je vous garantis qu’on n’en boude nullement le plaisir [quasi quotidien].

La pureté de la fleur et son parfum suave vaincront assurément les plus grincheux.

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La page des Marquises était bel et bien tournée.

Avec une certaine mélancolie, je dois dire.

Car les Marquises, même avec le recul de plusieurs mois, resteront notre destination favorite de ce séjour.

Car une humanité profonde transpirait de l’ensemble du séjour.

Grâce certainement au choix de faire une croisière sur l’Aranui, mais aussi par l’accueil chaleureux des Marquisiens.

Cette ambiance, nous ne la retrouverons plus sur les îles de l’archipel de la Société, même si on allait avoir droit dans les jours qui suivirent à un véritable festival esthétique [et photographique] à Moorea, Huahine, Raiatea puis enfin Maupiti.

Douce Marie, à l’heure du coucher du soleil, se saisit de Choupi pour la porter sur ses épaules.

Elle regarde l’horizon, plein Ouest.

Le dos aux Marquises, les yeux désormais tournés vers la suite de notre périple polynésien.

Comme pour contenir une certaine tristesse…

Et moi, de prendre une de mes photos préférées de ce voyage.

Assurément la plus touchante, ne trouvez-vous pas ?

Be cool, be open.

UU

Chronique polynésienne du 2 août 2007 – Journée en mer

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La photographie n’est que la partie visible du présent.

Elle permet à l’homme d’assouvir sa pulsion d’éternité.

Avec une certaine désillusion à la clé [quelle sUUrprise…].

Pourtant, la profondeur de nos existences ne s’appréhende que dans l’écoulement insaisissable du temps qui glisse entre nos doigts comme une poignée de sable fin.

L’épaisseur du trait, diront certains.

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Ce temps fait bien de passer anyway.

C’est lui qui finalement m’aura permis de prendre les plus beaux clichés de coucher de soleil de ce séjour polynésien.

En pleine mer.

Entre les Marquises et les Tuamotou [voir la carte ci-contre].croisiere-aranui.1202241393.jpg

Le même soir.

A quelques minutes d’intervalles.

Et pourtant, entre deux clichés, sans avoir levé le moindre petit doigt, on croit être transporté dans un autre monde.

Parfois doux et cotonneux.

Parfois embrasé par les feux, qui sait, peut-être d’un enfer quelconque que l’on aura juste frôlé de l’œil.

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Le temps s’écoule inexorablement mais au moindre faux pas, nos vies peuvent tomber dans la tragédie.

Cette possibilité est – plutôt – un signe encourageant, ne vous trompez pas.

Signe que nous sommes vivants, et avant tout humains.

Je peux mourir, et donc je suis.

N’est-ce pas là un message rassUUrant ?…

Be cool, be open.

UU

Chronique polynésienne du 1er août 2007 – Nuku Hiva puis Ua Pou

[Quelques nouvelles au passage: Le voyage au Viêt Nam fut émouvant. Choupi a beaucoup aimé et a « parlé » viêt avec ses cousins et cousines français et US. Je publierai en alternance des chroniques polynésiennes une série de notes photographiques sur ce voyage. Sweet Mary va bien, Choupi aussi. Moi, je voyage plus que jamais… professionnellement cette fois. Aujourd’hui, une longue note qui a sédimenté diverses réflexions personnelles durant mes récents déplacements… Bonne lecture. ;o)]

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La Cène marquisienne (*) ne ressemble à aucune autre.

Comment pouvait-il en être autrement anyway ?

Une table miroir.

Reflet par l’eau originelle.

Reflet de soi, reflet du ciel…

(*) Photo d’une sculpture marquisienne moderne, représentant non pas des apôtres, mais une transfiguration des tikis marquisiens traditionnels.

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La baie de Taiohae [Nuku Hiva].

Ouverture vers le grand large, en arrière plan.

Là bas, au loin.

Quelques quinze mille kilomètres plus loin, c’est chez nous.

Là dans cette direction.

A moins que ce ne soit dans la direction opposée.

Finalement, l’être humain tourne en rond.

Physiquement ou dans sa tête, c’est pareil…

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Et donc, on a rebouclé.

Retour au point d’origine [des Marquises].

Ua Pou, dernière étape avant de foncer vers les Tuam’.

Des catamarans et autres bateaux de plaisance mouillent ici.

Décidés d’en profiter., au risque de prendre racine tel un banyan millénaire.

Au risque de finir célèbre mais enterré .

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Rien à voir mais c’est [vraiment] [très] important.

L’amour d’une mère se mesure à cette manière unique de se pencher vers son enfant pour lui transmettre les secrets du monde.

Moi, j’y crois en tout cas.

Et en plus, je l’écris.

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Cadeau ultime des Marquises : les fameuses aiguilles de Ua Pou.

Si souvent dissimulées.

Et là, un quasi miracle.

Alors que l’Aranui prenait le large pour quitter les Marquises pour de bon, elles nous ont salués.

Elles, les aiguilles de Ua Pou.

Aux allures de fées longilignes.

Nous ont remercié de notre visite.

Et ont ôté pour l’occasion leur couvre-chef nuageux.

Evénement suffisamment rare sous cette latitude pour le signaler.

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Autre croyance [vraiment] [très] importante : une histoire de rayon vert.

Quand j’avais entre 8 et 10 ans, un de mes oncles m’en parla.

Un peu comme ça.

Nous étions à Biarritz et il me montra au loin, à l’horizon, le coucher de soleil.

Et me promis que si j’apercevais un rayon vert – l’espace d’une milliseconde – au moment où le disque solaire s’éclipsait totalement, et bien alors je vivrais heureux – a priori éternellement et du moins jusqu’à ma mort physique.

Bien sûr, ce jour là, je ne vis rien.

Nientenadanothing.

Mais aux Marquises, ce fut la révélation.

Bien des années après.

Est-ce finalement un hasard ?

Et d’une, et de deux, … et de trois.

Sweet Mary et moi l’avons vu au moins trois fois ce rayon vert .

Pour le coup, j’ai même réussi à capturer son clin d’œil dans quelques rares photos [comme celle-ci-dessus].

Et vous faire profiter à vous aussi – fidèles lectrices et lecteurs de ce blog – de ce bonheur polynésien.

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La journée se finit au clair de lune.

Pleine lune sur l’océan.

Après une petite bringue en tête à tête.

Après avoir partagé un gâteau à la crème.

Consacrant nos 9 p’tites années de mariage.

C’est archi-romantique, n’est-ce pas ?

Et alors quoi ?… Y a pas de limite d’âge pour être romantique, non ?

Be cool, be open.

UU

Chronique polynésienne du 31 juillet 2007 – Nuku Hiva

[Coucou de Valencia, en Espagne… Où je suis en déplacement professionnel pour 2 jours. Hasta luego !]

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Nos pas continuaient à fouler la terre marquisienne.

Des pensées graves s’élevaient au ciel.

A peine retenues par les branches des puissants banyans.

On sent bien que la mort rôde dans ces lieux.

Mais on n’y ressent pas la peur.

Plutôt un calme profond empreint de recueillement sincère.

Devant ces témoins multiséculaires de la folie des hommes.

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Comme le sas d’évacuation de l’âme, et sans bien savoir pourquoi, le regard se porte naturellement vers le beau.

Pour être entier, tout individu doit remplir ainsi sa vie, alternativement mêlant la mort (toujours tragique) et le beau (parfois sublime).

Et puis cette question incongrue : De quelle nature est le réconfort d’une fleur à cinq sépales ?

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Sans parler de l’émerveillement devant l’inédit lorsqu’il est agrémenté de superbe.

Le sourire aux lèvres, celui arborée lors de ces rencontres heureuses mais fortuites.

Puis la séparation inévitable : une fleur dont on ne connaîtra jamais le nom.

Et qu’on ne reverra plus.

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Que peuvent bien valoir 45 minutes de marche ?

Assurément un bonheur infini – au mieux en tout cas.

S’asseoir face au plus beau paysage des Marquises.

La vue du col d’Anaho sur la baie éponyme.

S’asseoir et vouloir se fondre dans la mer et le ciel.

Se fondre dans la luxuriance végétale et la douceur des nuages.

Pour faire un.

Avec la main que l’on serre entre ses doigts.

Et s’en souvenir.

De ce rayon de soleil qui a percé et illuminé le paysage.

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Et le cœur assouvi, il est alors temps de prendre le large.

Non sans avoir – une fois encore – salué la violente beauté des Marquises.

 

Be cool, be open.

 

UU

Chronique polynésienne du 30 juillet 2007 – Ua Huka

[Note en aparté / Communiqué par Ossiane que je soutiens vivement dans sa démarche: « Depuis plusieurs jours, un mouvement de protestation s’est levé parmi un certain nombre de blogs du Monde et les visiteurs car Le Monde a voulu introduire dans nos blogs un nouveau type de publicité.
Le bandeau publicitaire qui se trouvait en haut de la page de nos blogs n’était pas une publicité classique mais une « publicité contextuelle » qui cible les visiteurs. Un robot analyse les articles publiés, les commentaires déposés de chaque page de nos blogs pour trouver des mots-clés qui l’intéressent afin de réaliser la « meilleure » publicité possible.
Il est anormal d’avoir à subir ce type de publicité dans une formule payante alors qu’elle est d’habitude réservée aux plateformes gratuites de blog.
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais depuis hier, le petit encart publicitaire qui se trouvait dans le coin supérieur droit de nos pages de blog, a disparu suite à notre mobilisation. C’est un bon premier pas.
Cependant, il reste des inconnues quant à leur nouveau projet d’affichage de liens publicitaires sur nos blogs. En attendant des nouvelles du Monde, nous restons vigilants.
Si vous voulez nous aider, relayez les informations autour de vous, rédigez des articles sur le sujet, ou envoyez un ticket à partir de votre blog.
– Ossiane »]

*** DébUUt de ma note ***

Un balcon à la française, au bord du rocher.

Un clin d’oeil.

Plutôt un pied de nez.

D’une nature qui contiendra toujours les excès de l’homme.

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L’homme… Ce terrible prédateur aux pulsions dévastatrices…

Mais je m’égare.

Quand même… Comment résister à l’envie de se poser certaines questions ?

Comme celle-ci: L’homme – celui de sexe masculin – est-il impuissant face au mythe ?

Les Marquises ont été pour beaucoup la transfiguration de l’Eden perdu.

Pour beaucoup d’autres, ces femmes polynésiennes transfiguraient au sens premier une Eve fantasmatique que l’homme (encore lui) cherche incessament à re-posséder depuis le péché originel.

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On dit aussi que pour s’attirer leurs faveurs, il est souhaitable de leur offrir un coeur. (*)

Qu’il suffirait d’un coeur… de boeuf.

Aussi, je tends mon bras et en saisis un.

A pleines mains.

Oh rassurez-vous, rien de bien sanguignolant.

Là bas, aux Marquises, les coeurs de boeuf poussent sur les arbres .

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« A quoi tu penses ?

– A rien. »

Et si c’étaient ces femmes peintes qui avaient raison.

Et si c’était la Vérité.

Celle qu’on ne comprend qu’après bien des égarements.

Après bien des questionnements.

Des remises en question.

Et si ces mots – qui ne sonnent pas si creux que cela – formaient une porte dérobée.

Vers un Non-Lieu.

Un Non-Evénement.

Etre sans paraître.

Etre tout simplement.

Etre sans avoir rien à Faire.

Et si le Rien aboutissait au Tout.

Alors ne serions nous pas simplement plus sereins ?

Plus pleins [au sens de plénitude] ?

Plus en Vie ?

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Ce soir là, après avoir rejoint l’Aranui qui avait jeté l’ancre pas loin de la plage, on se préparait à la grande soirée polynésienne du bateau.

Tous les passagers étaient invités à s’habiller « polynésien » du mieux qu’ils pouvaient.

Et à faire spectacle (danses polynésiennes principalement, mais quelques danses hawaïennes également, en raison des passagères qui en sont originaires).

L’ambiance était festive.

Enjouée.

Pour ma part, avant que les festivités ne commencent vraiment, j’avais proposé à l’équipe organisatrice de la soirée de faire une lecture.

Une lecture introductive.

Une lecture représentative.

Une lecture symbolique.

De la force et de l’intensité que douce Marie et moi avons ressenti aux Marquises.

Alors, j’ai lu.

Devant la centaine de passagers.

Devant les dizaines de membres d’équipage.

J’ai lu et j’étais ému.

Parce que ce que je lisais était véritablement ce que je ressentais de plus en plus aux Marquises, au fil des jours qui passaient.

Je lisais parce que j’avais besoin de le dire.

Lire par nécessité en somme.

Ou mieux: par amour des Marquises.

« Térii ne cherchait point à dénombrer les saisons depuis lors écoulées ; ni combien de fois on avait crié les adieux au soleil fécondateur. — Les hommes blêmes ont seuls cette manie baroque de compter, avec grand soin, les années enfuies depuis leur naissance, et dʹestimer, à chaque lune, ce quʹils appellent leur âge présent » ! Autant mesurer des milliers de pas sur la peau changeante de la mer… Il suffit de sentir son corps agile, ses membres alertes, ses désirs nombreux, prompts et sûrs, sans sʹinquiéter du ciel qui tourne et des lunes qui périssent. — Ainsi Térii. » Extrait tiré des Immémoriaux, de Victor Segalen [cliquer sur ce lien pour lire les 5 premières pages du roman]

En fait, le grand sorcier marquisien, il était déjà en moi.

C’était lui qui disait ces mots à travers ma bouche…

Be cool, be open.

UU

(*) Ma façon à moi de me raconter des histoires, hein. Rien de bien véridique dans ce paragraphe outre mon imagination.

NdUU: Une note écrite en particulier pour Brig’ , pour la remercier de sa fidélité à mon blog et sa capacité à se fondre dans mes mots. Aussi abscons qu’ils puissent être – comme aujourd’hui. ;o)

Chronique polynésienne du 29 juillet 2007 – Tahuata

« Je vous salue, Marie, pleine de grâce »…

Dite en maohi, la prière a de quoi surprendre.

Sans parler du Pater Noster.

Mais bon, avec les vitraux peints à la mode locale, tout cela se fond bien dans une atmosphère relativement joyeuse avec les chants et la guitare omniprésente durant la messe. Et finalement très respectueuse de la chose religieuse.

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Mais la vraie allégeance, j’aurais tendance à dire qu’elle est ailleurs.

Envers la culture maohi.

Il n’y a qu’à voir la vigueur, la force voire la rage que mettent quelques jeunes dans les villages à danser le haka.

Celui là va sur ses 7 ans.

Il a 7 ans et il va guider la troupe des hommes de son village au prochain festival des Marquises à Ua Pou.

Il a 7 ans et il va diriger une bande d’hommes forts, costauds comme il faut pour soulever leur pirogue avec un petit doigt.

Il a 7 ans mais son coeur porte les mille ans d’une culture transmise oralement depuis la nuit des temps.

Croyez moi ou non, cet âge ancestral se lisait dans son regard.

Et dans cette photo aussi.

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Remis de nos émotions de danses marquisiennes, nous partîmes à la plage des coraux.

Non mais parce que faut pas lire tous mes récits en diagonale.

Les Marquises, c’est pas le plus beau Paradis sur terre.

C’est un paradis certes.

Mais ça manque sacrément de plages avec du sable blanc.

M’enfin, ceux qui me connaissent auront déjà compris qu’on ne vas pas aux Marquises pour ses plages de sable blanc [y en a pas vraiment], ni d’ailleurs pour ses plages de coraux qui piquent les pieds et les fesses [ça, y en a pourtant un paquet].

On va aux Marquises, pour les Marquises.

Pour toucher du doigt un paradis qui nous reste inaccessible.

Et c’est cette dualité entre proximité et distance qui rend les Marquises si attachants.

[Ouh ouh… y a encore des lecteurs qui suivent là ?… ;o)]

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Peu après, l’Aranui avait jeté l’ancre en contrebas.

Nous étions partis loin derrière les autres passagers pour cette courte promenade.

Cela nous a permis de nous retrouver seuls avec Sweet Mary en haut de ce belvédère.

Et nous laisser aller à la contemplation béate de la beauté du paysage marquisien.

Coincé entre la rudesse de la montagne et l’arrogance de l’océan.

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Il m’était alors apparu aux Marquises que notre expérience sensible du monde semblait ainsi se structurer par une succession de dualités que nous sommes amenés à affronter – à l’insu de notre plein gré parfois.

Est-ce là une explication du sens donné aux Marquises, en maohi: « Te Fenua Enata » ? Autrement dit « La Terre des Hommes ».

J’aurais bien aimé trouver à qui poser cette question.

Un grand sorcier marquisien assurément.

Be cool, be open.

UU