Pérégrination viêtnamienne #6: Croire ou ne pas croire

Je ne peux parler que pour moi.

Tellement on touche, là, à un sujet intime ou personnel.

Croire ou ne pas croire…

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Pour ma part, je crois qu’on devient plus croyant en vieillissant.

Peut-être existe-t-il un âge où on croit moins après avoir vu ce que la vie est capable de vous infliger.

Pour autant, au seuil de la mort, certains s’en réjouissent.

J’aimerais faire partie de ceux là.

Mais j’ai encore le temps d’y penser.

Hein que j’ai le temps !?…

dsc_110_1erjan08_blog_uu.1210024365.jpgBe cool, be open.

UU

Légende photos: Bouddha assis et Bouddha allongé, à la pagode bouddhique de Long Son, à Nha Trang.
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Pérégrination viêtnamienne #4: Un glaçon pour la route

Je suis débordé professionnellement.

Pourtant l’envie d’écrire sur mon blog se fait plus pressante.

Le besoin de donner du sens.

Le besoin de renouer des contacts.

Avec des blogueurs [NdUU: allez découvrir le nouveau site oueb – magnifique de poésie – de notre amie Aurélie de la Selle, ainsi que son nouveau blog].

Avec des ami(e)s.

Avec la famille.

Personne n’y échappe… ;o)

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[Légende photo: Un gros glaçon dans les rues de Nha Trang]

Parce que la vie s’écoule comme fond la glace au soleil.

Et il serait dommage de ne pas profiter de cette fraîcheur printanière, n’est-ce pas ?

Les printemps passent mais ne se ressemblent pas, et c’est pas plus mal.

Be cool, be open.

UU

Portraits de femmes

Hier, j’ai acheté nos billets, pour Sweet Mary, Choupi et moi.

Le sésame pour une belle région que semble promettre le Pelion, à quelques heures de route au nord d’Athènes [merci LaParizienne ;o)].

Et de penser déjà à l’été qui [enfin] pointe le bout de son nez.

Ouf, l’hiver semble être bel et bien passé.

Et donc de déjà penser aux tenues estivales [en rouge et blanc, par exemple…].

Mon conseil: Surtout, ne pas oublier ses tongues.

Si si, mesdemoiselles et mesdames: On peut être très élégante en tongues.

La preuve [éclatante] avec cette photo, prise le soir de la Saint Sylvestre à Nha Trang.

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Alors, gentes dames, n’hésitez pas et ressortez les tongues de vos placards.

Bon cela dit, qu’ai-je donc à offrir à ces messieurs ?

Ben non, pas de tongues.

Sorry for that…

Non, j’ai tout autre chose.

Un carabinieri milanais, croisé récemment à l’aéroport, et qui a tout le mal du monde à ne pas constamment regarder la donna qui le toise du haut de ses 8 mètres.

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Vous ne me croirez pas mais au moment où j’ai pris la photo, il a cessé de la regarder dans les yeux.

A croire qu’ils venaient de se fâcher pour de bon ces deux là.

Bref.

Bon ouikende à toutes et à tous.

On est de mariages demain… [Oui oui, mariages avecun « s ». Deux mariages quoi… Et beaucoup de bonheur à eux donc.]

Be cool, be open.

UU

Pérégrination viêtnamienne #3: Sourire(s)

Playlist pour cette note: . Cupid Smiling The Smile (Feat. Little Green), titre que l’on trouve sur le très bon album de One Self.

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Par doses homéopathiques, des visuels communistes nous rapellent la real politik du pays.

Pays schizophrène qui a finalement pris le chemin de son grand frère chinois.

Entre pragmatisme économique capitaliste et héritage culturel socialiste [est-ce encore du communisme ?].

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La vache qui rit ?

Con bò cười.

Ben oui, c’est évident.

Y avait qu’à traduire littéralement.

Pour le coup, y a pas que la vache qui rit.

Moi aussi.

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Le Viêt Nam est devenu un pays schizophrène, disais-je donc.

Entre jeunesse insouciante et jeunesse désabusée.

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Le regard – reflet de l’âme, n’est-il pas ? – est alors tiraillé.

Regardez le.

Ou plutôt regardez la.

Une profonde tristesse.

Après avoir pris la photo, la gêne m’a pris

De n’avoir pas demandé [ce que je fais souvent – mais pas là…].

Sincèrement désolé d’avoir subtilisé ce sentiment intime

Qui ne devrait que lui appartenir.

Be cool, be open.

UU

Pérégrination viêtnamienne #2: L’immersion du premier jour

[J’espère que vous allez tous bien. Quelques nouvelles rapides: Je voyage plus que jamais. Hier tempête de neige à Istanbul. Ce matin, overbooking pour aller en Italie. J’ai passé quelques minutes au téléphone avec Jmesuilésspoucélacravat passke figurez vous que je suis passé par son aéroport. Malheureusement, je n’ai pu le croiser. Avec un peu de retard, Chuc Mung Nam Moi. Bonne année du Rat quoi. Et puis tant qu’à faire, Bonne Saint Valentin si vous le fêtez. Pour l’occasion, douce Marie et Choupi me rejoignent vendredi… à Venise ! La Dolce vita !…]

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A l’arrivée, on est happés par la cohue.

Ca n’a l’air de rien mais tout est déjà différent.

Avant, à Saïgon ou ailleurs, on faisait de la moto, la tête au vent.

Depuis quelques semaines, le port du casque est devenu obligatoire.

C’est mieux bien sûr, mais rien n’est plus comme avant.

L’insouciance d’une enfance s’envole.

Laissant derrière elle ses blessures

Qui ne se referment pas pour autant.

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Choupi fait encore la sieste dans sa poussette.

Des lampes en forme de lotus se balancent à la rampe d’un pont en bois.

Et la moiteur tropicale invite à ralentir sa respiration.

Les pores de ma peau s’ouvrent au bout de quelques heures

Comme ces fleurs qui attendent les premiers rayons du soleil pour percer leur bourgeon.

Ca y est… La sensation du retour au pays s’installe.

Pour qui ne l’a jamais vécu, c’est difficile à faire ressentir par des mots.

J’y suis né. Mais je n’y ai pourtant vécu que 4 ans .

A l’échelle d’un homme, ces premières années d’existence sont pourtant les plus essentielles.

Elles disent son origine. Et présagent de son avenir.

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Visage pittoresque du Sud Viêtnam.

Dans le delta du Mékong et ce jusqu’aux premiers faubourgs de Saïgon, la vie se joue au dessus de l’eau.

Eau saumâtre mais pourtant nourricière.

Elle est aussi parfois le seul moyen de transport disponible.

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Le lotus est un symbole hautement symbolique.

La fleur éclot au dessus de la fange, irradiant de sa pureté alors que sa tige est souillée.

Elle est fréquemment représentée par les bouddhistes.

Car son histoire est celle des hommes. De tous les hommes.

En chacun de nous peut germer la graine de sagesse qui nous apportera paix et sérénité.

Un jour, comme tous les enfants, Choupi nous demandera, à Sweet Mary et moi, de lui raconter son histoire à elle.

Ce jour là, je vous le prédis, on aura les larmes aux yeux.

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On se fait des serments éternels.

On se promet tout plein de bonnes résolutions.

Et pour sublimer ce moment de grâce, on fait appel à un photographe professionnel.

Lequel vous met en scène des scénarios de série B.

« Là, sur la butte. Oui, c’est ça. Souriez vous en vous prenant par la main. Oui, c’est ça. Super ! Attendez, encore une autre… »

Le top… du kitsch.

Mais ne soyons pas rabat-joies…

Et souhaitons leur tout le bonheur du monde.

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La culture viêtnamienne accorde une place de choix à la nourriture.

La question du repas est souvent au cœur de sempiternelles discussions familiales.

Ce jour là, on avait le choix.

Plus d’une centaine de plats typiques, en libre service et à volonté.

Représentant peu ou prou la galaxie gastronomique du Sud Viêtnam.

J’ai dû en goûter plus d’une trentaine sans pouvoir satisfaire ma curiosité culinaire.

[NdUU : Avez-vous vu ce magnifique film « L’odeur de la papaye verte » ? Un film où il ne se passe pas grand-chose – d’un point de vue occidental, s’entend, mais dans lequel une des scènes centrales – pour ne pas dire fondamentales – est une scène où on prépare une cuisine familiale].

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Le soleil se couche tôt.

17h30 et c’est la nuit.

Des lampions s’allument sur la rivière.

Nous rentrons à l’hôtel.

Déjà heureux de ces retrouvailles en famille.

Big Bro’ est là, avec sa femme et ses enfants.

Soeurette aussi, avec son mari et ses enfants également.

Ba Man (*) étaient déjà arrivés depuis plusieurs semaines.

Seul manque à l’appel de cette réunion familiale mon frère du Canada.

Mais il avait un mot d’excuse : Choupi vient d’avoir une nouvelle cousine, d’à peine quelques mois…

Be cool, be open.

UU

(*) Papa Maman, en viêt [du Sud].

Pérégrination viêtnamienne #1: Fascination

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Les mains collées à la vitre,

On peut voir sa fascination pour les avions.

Fascination de sortir du quotidien.

Fascination du voyage.

Fascination de l’autre.

Au bout du chemin, la fascination pour le Viêt Nam, mon pays.

C’est là que Choupi a fait ses premières phrases [sujet+verbe ou verbe+complément].

Un truc dingue.

En viêt en plus.

Be cool, be open.

UU

Regards sur le Viêtnam #10: « Rêverie de l’au-delà »

[Voir toute la série sur le Viêtnam en cliquant ici]

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[Légende photos : Pavillon Xung Khiêm faisant partie du grand ensemble que forme le Tombeau de l’empereur Tự Đức (1847-1883), à proximité de Huê, ancienne capitale impériale, Viêtnam du Centre]

 

Le Viêtnam, pays de contrastes comme me le fut suggéré en commentaire sur une précédente note de cette série ?…

L’histoire singulière de ce tombeau pourrait être un début de réponse à une question fort complexe.

Ce tombeau fut construit du vivant de l’empereur.

En guise de résidence de plaisance de son vivant mais aussi de demeure pour sa future vie éternelle.

Idée étrange que de dédier un pavillon à la rêverie et la composition poétique sur le lieu même de son enterrement.

Il faut dire que le rapport à la mort est particulier dans la culture bouddhiste et que ce qui peut être perçue comme une fin brutale [en Occident] est assimilée par d’autres [en Orient] comme le simple franchissement d’un seuil, dans la continuité.

Ainsi le pavillon Xung Khiêm dégage une précieuse impression d’harmonie et de beauté, provenant certainement de la foi confucianiste de l’empereur.

Il fut construit, comme le reste de ce très bel ensemble architectural, par près de 3000 soldats et ouvriers.

Leur révolte pour obtenir le paiement de leur salaire fut réprimée dans le sang. Harmonie et beauté , disions-nous ?…

Enfin, l’empereur Tự Đức avait plus d’une centaine d’épouses. Sans compter les concubines.

Mais ne put avoir de descendant.

Pour lui qui avait une soif de pouvoir telle qu’il extermina la famille de son frère, rival pour la succession du trône à la mort de leur père.

A sa mort, la crise monarchique provoquée par l’absence d’héritier ouvrit une brèche dans laquelle la France s’engouffra.

Le Viêtnam allait devenir quelques années plus tard l’Union Indochinoise puis l’Indochine tout court.

L’Histoire est ainsi parfois cruelle, surtout avec les puissants de ce monde.

Be cool, be open.

UU

ps: Vous l’aurez certainement déjà compris… Les mots figurant en italique sont ceux qui s’opposent dans le texte, en contraste les uns des autres.

Regards sur le Viêtnam #9: « Monts et merveilles de la baie d’Halong »

[Voir toute la série sur le Viêtnam en cliquant ici]

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[Légende photos : La baie d’Halong, inscrite au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1994. La dernière photo représente les célèbres ilôts Trống ou Cặp Gà (îlots du Coq et de la Poule).]

 

La baie d’Halong a été maintes fois photographiée.

Puis filmée.

Inlassablement décrite…

Pourtant, lorsqu’elle se dévoile, émerveillement et émotion vous envahissent.

Il convient alors de se dépouiller de tout ce qui est futile.

De suspendre le temps.

D’aller à l’essentiel.

D’oublier la couleur.

Et de passer au filtre émouvant d’une pellicule Sepia.

La puissance de sa légende surgit alors à vos yeux.

Légende protéiforme mais qui garde un point commun:

La violence de sa génèse.

"Autrefois, dès la fondation, le pays des Viêts est envahi par les ennemis étrangers. Pour aider les Viêts à combattre les envahisseurs, l’Empereur de Jade a envoyé le Dragon-mère et ses enfants à ce pays. Juste à son arrivée, ils avaient projeté de la bouche des milliers de perles qui se sont transformées par la suite en îles et îlots répartis partout dans la baie. Les bateaux ennemis qui, à ce moment entraient dans la baie, se cassèrent complètement.

Après la victoire, le Dragon-Mère et ses enfants restèrent dans la baie. D’où les noms des sites et paysages: Ha Long (le lieu où le Dragon-Mère descend), Bái Tu Long (les petits dragons se prosternent devant leur mère), Long Vi (la queue du dragon) – archipel de Trà Cô actuel avec une dizaine de kilomètres de plages de sable fin."

La version, plus répandue et moins belliqueuse, raconte ceci:

"La légende dit que le dragon est descendu dans la baie pour dompter les courants marins. Les violents mouvements de sa queue entaillèrent la montagne, il plongea dans la mer faisant monter le niveau de l’eau qui s’engouffra dans les crevasses, ne laissant apparaître que les sommets les plus élevés."

Le silence s’impose alors à soi, ne trouvez-vous pas ?

Surtout lorsque la baie se pare de ce voile de brume, ultime trace d’un mystère séculaire.

Be cool, be open.

UU