Ah la la, tous les reportages d’hier sur les différents blogs sont d’une diversité et d’une qualité remarquables, je trouve.
Les belles photos noir & blanc de Ck…
Le coup de crayon de Virginie-Virgile…
Le regard malicieux de La Parizienne…
Le portrait officiel du Blogouvernement du prof Hrundi [largement mieux cadré que le mien]…
La géniale vidéo de Jlhuss…
La plume au subjonctif imparfait d’Em le spinoziste…
La fluidité de la prose narrative d’Argoul…
etc. etc.
C’est pas que je tienne à lécher les bottes du Blogouvernement auquel j’appartiens, mais je le dis publiquement : " Cette blogo-diversité est vraiment formidable ! ". M’enfin, en tant que Ministre à Botte du Gouvernement, hein, pouvait-il en être autrement [que je lèche les bottes de mes collègues blogo-Ministres] ?…
Le débat
… eu lieu. Notamment, entre Fraise des Bois et Jlhuss. Deux personnalités que tout oppose a priori [sur le plan politique, j’entends. Quoique des fois… ;o)] mais que l’humanité, la convivialité et la jovialité réunissent harmonieusement au sein du Blogouvernement.
Le MAC officiel du Blogouvernement
Après le MAC de Montcuq, voici le MAC de Guyancourt. Je sais pas pourquoi, on a l’impression que j’ai bu… Alors qu’on n’avait pas encore festoyé. ;o)
L’instant poétique fraisier
Pour qui ne l’a pas encore lu, précipitez vous. C’est un magnifique poème… Hommage poétique de Fraise dans cette Maison de la Poésie de Guyancourt qui nous accueillait.
Nous, on a eu la chance, l’honneur, le plaisir et l’émotion de l’entendre clamer cette poésie. Y a qu’à voir la ferveur avec laquelle Fraise lisait ce poème.


Y a pas à dire, la poésie, c’est bien mieux en vrai que dans des livres rangés dans des bibliothèques un peu plus poussièreuses année après année.
Les victuailles
Bon, franchement, il est pas mal le jambon persillé qui vient de Bourgogne. Ouaip, franchement, j’en remangerai bien. Regardez vous même là… ça donne pas envie, là, juste avant le déjeuner ?… ;o) Sans parler des macarons de Jarry [adresse recommandable à Auxerre]… même si Ladurée etc.


Cela dit, je comptais faire mon dessert récemment inventé [fromage blanc+sucre cassonnade+fleur d’oranger+basilic frais] mais devant le festin déjà étalé sur les tables, c’aurait été indécent d’en rajouter.
Note : Pour celles et ceux qui ne sont pas encore venus à une réunion de blogueurs [en tout cas, les nôtres], sachez qu’ils sont synonymes de victuailles et de ripailles. Et donc conseil amical :
Faire régime une semaine avant les futurs Conseils des Ministres du Blogouvernement !!!
Bon, c’est quand qu’on remet le couvert ?
Ben voilà, la décision est tombée.
Ce sera le vendredi 18 août 2006 – toujours après Jésus-Christ. En terres bourguignones. Chez Vauban en l’occurence. A Bazoches précisément.
[…]
En attendant, et ce pour faciliter la digestion, je vous copie-colle mon intervention de samedi, à Guyancourt, du haut de mon perchoir… Bonne lecture ! ;o)
Variations blogUUesques autour du lien – en 6 points [ni plus, ni moins]
Préambule
« Comme le vase ou récipient, le lien est l’un des signes de l’homme et l’un des principes, en même temps matériels et symboliques, de notre civilisation. » Georges Duhamel – Chroniques des saisons amères
De la même façon, le lien hypertexte pourrait lui aussi être à l’origine d’une nouvelle ère, d’une nouvelle forme de société.
Au départ, on part d’un lien matériel, informatique. Un lien qui se base sur des réseaux. Quelque chose de concret, de tangible quoi.
Et comme un enchantement, par on ne sait quel pirouette de l’esprit, ce lien devient immatériel, virtuel.
Puis de son statut virtuel, ce lien devient à son tour symbolique.
Le blog est selon mon humble avis la quintessence d’une nouvelle forme de lien fortement symbolique. Beaucoup plus qu’un chat [prononcer tchatte, et non miaouu], qu’un forum électronique ou encore qu’un email.
Je vous propose d’évoquer, à travers mon expérience blogUUesque, les différents types de liens et les symboles afférents engendrés par les blogs.
Bien entendu, cela ne se prétend pas être exhaustif. Et d’ailleurs, vos réactions sont bienvenues. Notamment pour compléter ou relativiser mes propos. Mais aussi pour susciter l’échange, créer un lien…
1/ Le blog comme un enrichissement du lien avec son entourage proche, ses amis de la *vraie* vie
Au départ, je me disais que le blog était une façon de garder contact avec une tribu, celle de ses amis. Ou de développer d’autres types d’échanges avec certains amis.
Les gens du marketing connaissent bien ce nouveau concept de tribu, cette nouvelle forme sociale contemporaine.
La série Friends et le phénomène social de la colocation en sont d’autres expressions.
L’immense popularité des skyblogs [très orienté tribu auprès des ados] en atteste également.
Mais mon blog n’est pas un skyblog, alors quoi. Quel autre type de lien peut différencier mon blog d’un skyblog ?
2/ Le blog comme créateur de liens, créateur d’une communauté virtuelle
Le blog permet de créer des liens particulièrement forts et puissants, comme ceux que l’on retrouve dans une communauté.
Le blog constitue véritablement un lien social bien que virtuel, entre soi et une communauté virtuelle. Le blog, c’est la magie du « one to many » [ou une personne peut s’adresser à beaucoup beaucoup beaucoup d’autres personnes].
Pourquoi cela ? Je vais tenter une explication en essayant de dire ce que le blog n’est pas.
« One to one » – Le blog n’est pas un chat [toujours pas miaouu, l’autre : tchatte]. Il n’a pas sa simultanéité. Le blog a plus de recul, de retenue, certainement plus de profondeur.
« Many to many » -Le blog n’est pas un forum électronique. Il n’est pas monothématique [il est même rarement – même les blogs dits thématiques ont une ligne éditoriale plus large qu’un forum forcément thématique]. Le blog aborde une multitude de thèmes. Que ce soit celui de Bourrique, de Fraise ou de Lunettes Rouges, et bien la diversité renouvelle le discours, fait revenir le lecteur, suscite une curiosité persistante. Le forum est une question d’experts, d’aficionados. Le blog rassemble des personnes plus ouvertes, d’horizons généralement divers, qui acceptent [souvent] de se confronter.
« One to few » – Le blog n’est pas un email. Bien des amis m’ont demandé pourquoi je n’envoyais pas par email le même contenu. Et bien parce que l’audience est beaucoup plus large sur les blogs. Et que le caractère formel des emails étouffe la spontanéité des commentaires que l’on trouve sur les blogs. Sans compter que l’email ne vous permet pas la rencontre fortuite ["Soudain, un inconnu vous offre des fleurs… sur votre blog" ;o)].
Le blog crée l’échange et suscite ainsi un lien bien plus riche qu’un débat d’experts.
D’où ce sentiment d’appartenance à une famille issue de la blogosphère.
Comme une grande maisonnée dans lequel le vent d’autan s’engouffre, tourbillonne puis ressort avec la force du mistral.
Aussi l’esprit de Montcuq souffle encore… et pour longtemps !
Mais ce n’est pas un hasard si j’ai un blogo-pote et une blogo-pote [voir les liens en haut à gauche sur mon blog]. Ce ne sont pas des potes au départ; mais la nuance est subtile…
Toutefois, l’inéluctable réside dans le fait que ces liens d’abord virtuels se tendent pour devenir un jour réels. Au bout d’un certain temps, le besoin de franchir le pas de la vraie vie s’impose et on se met à rencontrer à chaque coin de rue [j’exagère à peine ;o)] un blogueur, une blogueuse.
3/ Le blog ou comment tisser des liens avec son moi profond
Le blog m’a permis à l’occasion de quelques notes de faire le lien avec mon enfance, mes origines.
Il m’a permis d’explorer mon moi interieur, en jetant des ponts, en nouant ou renouant d’autres liens avec certaines parties de moi.
Le blog m’a permis par exemple de faire ressortir mes émotions, comme celle de la chute de Saïgon. Que j’ai vécu par procuration pendant des années. Grâce au blog, je l’ai re-vécu, au jour le jour si je puis dire. Pour le faire mien.
De façon générale, je mets régulièrement des liens croisés et des références à mes notes plus anciennes. Je crois ainsi pouvoir créer ainsi du lien dans le temps. Faire matérialiser la continuité temporelle de mon être.
D’une certaine façon, par le blog, je continue de me construire dans le temps.
4/ Le blog comme tisseurs de liens imprévus et improbables mais non moins durables
Le blog permet la rencontre avec des personnalités très diverses, de tous sexes, de tous milieux sociaux, de tous âges.
La puissance du blog se trouve dans son caractère particulièrement agénérationnel.
Des rencontres improbables dans la *vraie* vie tellement la France est jacobine et cloisonnée. Improbables mais pourtant quand ces rencontres là ont été réelles, quelle richesse ! Quel bonheur ! Improbables donc mais aussi durables…
Un autre exemple peut être tiré du Grand concours 2005 des meilleurs mots lus. Il a permis de rencontrer des choses nouvelles : un auteur inconnu [ma cousine américaine âgée de 17 ans], le texte inconnu (le grand classique, le roman de l’année pour les magazines féminins, la chanson obscure, le livre d’histoire, etc.), le commentateur inconnu qui se révèle au grand jour…
Autre exemple : les MACs. A partir de photos de pieds, j’improvise des histoires qui m’inspirent diversement… Je crée volontairement des liens entre les photos, les textes, et les auteurs. En exclusivité, je vous révèle que le prochain MAC sera une libre interprétation du livre I de la Génèse figurant dans la Bible. Les théories du complot, des liens obscurs sont dans l’air du temps [Da Vinci Code…].
Pour ma part, je tisse aussi des liens entre des thèmes qui sont improbablement amenés à se cotoyer. C’est vrai que mon blog ressemble parfois à un grand écart éditorial. Entre franche rigolade et échange politique. Des notes qui mélangent ma vraie vie de tous les jours, la cuisine, une réflexion sur la mondialisation, etc.
C’est comme di Brazza qui m’écrivait un jour que mon blog était comme une maison avec différentes pièces qui communiquent entre elles. Une pour s’aimer, une pour rire, une pour s’engueuler… Mais c’est ça aussi le lien dans un blog : une forme de porte virtuelle que matérialise une note fraîchement publiée et qui vous fait franchir le seuil d’une pièce soit sombre, soit parfois lumineuse et empreinte de merveilleux insoupçonné.
5/ Le blog comme un lien encore plus ouvert sur la société, comme lien citoyen
Le blog a été pour moi une opportunité pour reprendre les discussions politiques ou socio-économiques que je n’avais plus du fait de l’éclatement du noyau des amis entre la province et l’étranger.
Comme beaucoup, le débat sur le TCE m’a passionné et je l’ai relayé à son époque sur mon blog. D’autres débats me passionnent mais le temps manque pour parler de tout.
Le blog crée cet espace de débat, d’échange. Agora politique qui se transforme parfois en arènes de fauves. L’expérience d’Agora Vox en témoigne.
Le blog réinvente un mode d’expression et de débat politique, nouveau et dynamique. Il correspond à l’aspiration générale à une plus grande transparence et d’une plus grande liberté d’expression citoyenne. Une démocratie directe du fait de la crise des élites politiques et des médias institutionnels.
Jlhuss, Fraise ainsi que Jean-Paul Chapon en parleront beaucoup mieux que moi de ces liens là…
6/ Mais le blog ne remplacera jamais complètement le lien avec la vraie vie
Pour preuve, comme je l’ai déjà évoqué, la volonté de rencontrer certains blogueurs et blogueuses au bout d’un certain temps.
Ou d’un temps certain.
Tout ça pour dire, en paraphrasant Fernand Raynaud que la frontière entre le réel et le virtuel est indicible.
Le lien avec la *vraie* vie ne se dénoue jamais. Et quand le réel vous rattrape, avec parfois sa douleur et sa souffrance bien réelles, les liens de blogs se tendent et se détendent parfois jusqu’à la rupture.
Comme ce fut mon cas avec ma « Déblogalisation ».
On peut aussi dire, pour prendre un parti plus positif, que finalement rien ne remplace les fortes émotions de la *vraie* vie. Et certaines choses ne se partagent pas sur un blog.
Un jour, j’avais fait une boutade avec di Brazza. Que si un jour les fonctionnalités du blog pouvait permettre un jour de se serrer la paluche virtuellement, je le mettrais en place immédiatement sur mon blog.
Mais ce jour ne viendra pas de si tôt et c’est tant mieux.
Epilogue
Pour conclure, je partagerai avec vous cet extrait de « L’anneau d’améthyste », d’Anatole France :
« Il sentit alors qu’il était lié aux choses par des liens invisibles qu’on ne rompt pas sans peine. »
Mon lien invisible à moi, c’est ce lien ombilical que je romprai dans quelques semaines.
Le lien le plus mystérieux.
Celui qui a été en filigrane de mon blog pendant quelques mois un peu sombres pour douce Marie et moi.
Aujourd’hui, on n’a que des bonnes nouvelles.
Ce lien est le plus beau à tisser… C’est aussi le plus beau à vivre, enfin je crois.
[…]
Be cool, Be open.
UU