Pentecôte 2007: Trop bon… [notes de dégustation]

Bon alors, on s’est régalés ?

Oh oui… Je crois que les photos des plats vont parler d’elles-mêmes.

Le Japon a vue de nez. Zen, minimalisme et esthétique pure…

« J’crois qu’ c’est claiiir« , comme dirait l’autre.

Et le vin… hmmm.

Faut dire que j’avais littéralement bossé le sujet vendredi. Pour me remettre un peu d’aplomb avant la lecture de la longue carte des vins dimanche midi.

Et puis, y avait cette vague pression de la table… Sans parler de Chantal sur ma droite qui me soufflait ses appellations préférées… ;o)

Allez zou, c’est parti ! Vous allez pouvoir lire mes notes de dégustation entre les différents services…

Comme si vous y étiez…

Ah ? Je n’avais pas encore dit en quoi consistait le ouikende de la Pentecôte ?

Des ripailles champêtres en la charmante compagnie de blogueurs [Jlhuss, Bourrique, JMP et les jumeaux] fort sympathiques et leurs acolytes [Chantal, le Bourricot et Edith] non moins sympathiques…

Tout simplement.

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Givry 1er Cru, François Lumpp, 2002 [vin blanc]
Robe : Jaune paille, particulièrement brillante
Nez : Des arômes florales très agréables, un boisé léger bien fondu
Bouche : Pointe d’agrumes, voire même de citron vert. Une belle fraîcheur. Un vin bien « plein » qui se laisse mâcher avec sa multitude d’arômes. Une grande longueur en bouche.
Mon commentaire : La grande [bonne] sUUrprise des vins dégustés le 27 mai. J’étais parti dans une brève discussion avec le sommelier quant au choix d’un vin « local », aux alentours du Macônnais. Et d’un parce que je n’en avais pas goûté de premier ordre jusqu’à maintenant, et de deux parce que les domaines de cette région n’ont pas subi la flambée inflationniste des côtes de Beaune et des côtes de Nuits plus au Nord. Un bon sens paysan les en a préservé, paraîtrait-il. Et puis, F. Lumpp est un vigneron réputé dans ces appellations de Givry. Un dernier mot sur 2004 qui est une excellente année en Bourgogne blanc.

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Pouilly-Fuissé « Tradition », Domaine de la Valette, 2001 [vin blanc]
Robe : On tire plus sur l’or jaune. Le gras et le sucre résiduel sans aucun doute.
Nez : Miellé.
Bouche : Une forte acidité, une pointe d’amertume. Les deux se combinant parfaitement avec le gras. Belle finale.
Mon commentaire : Un choix difficile car il devait accompagner deux entrées des menus dégustations [que je n’avais pas pris – mais qui allait accompagner le filet de sole que j’avais pris à la carte, lequel est présenté sur les deux photos ci-dessous], dont une entrée à base de foie gras. Autant dire un choix cornélien. Mais le sommelier m’a guidé vers ce vin blanc, relativement gras, qui faisait un excellent compromis entre les différentes entrées… et mon plat.

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Volnay 1er Cru, Clos des Chênes, Michel Lafarge, 1993 [vin rouge]
Robe : Rouge relativement pâle. Un peu jus de cerise [influence subliminale du pinot noir assurément]
Nez : Déjà bien évolué. On se plonge dans les sous-bois humides des forêts de Bourgogne. Arôme agréable de champignons.
Bouche : Remarquable. Un fruité très frais malgré sa quatorzaine d’années dans les jambes. Qui se mélange avec les arômes tertiaires de champignon. Un tanin d’une extrême finesse. Toute la délicatessse d’un Volnay qui séduira particulièrement la gente féminine . Un vin à sa pleine apogée.
Mon commentaire : Vendredi dernier, je m’étais préparé une liste comportant une multitude de noms de vignerons, dont les bouteilles étaient potentiellement éligibles à notre table. Je ne trouvais pas mes Givry rouge ni mes Mercurey. Alors, mon regard s’est posé sur le nom de Michel Lafarge. oui oui, ça me disait bien quelque chose d’autre que les cimenteries mais je n’en étais pas sûr. Quelques mots avec le sommelier m’ont conforté… Il fallait absolument goûter du Michel Lafarge si je voulais du Volnay. Il m’a ainsi dirigé vers cette bouteille. A priori sceptique quant au millésime [mauvaise pour les Bourgogne rouge en général], j’ai fini par céder après les multiples garanties qu’il a pu donner. Grand bien m’en a pris.

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Côte Rôtie, Les Rochains, Domaine Bonnefond, 2001 [vin rouge]
Robe : Magnifique robe rouge sombre. Evoque irrésistiblement un drapé de velours rouge.
Nez : L’animal pointe le bout de son nez. C’est déjà un peu giboyeux. Et puis, les fruits noirs dans toute leur splendeur. Mûrs à souhait et gorgés de soleil comme ils peuvent l’être en Côte-Rôtie.
Bouche : Une merveille ! Une grande puissance [l’alcool, le soleil à nouveau] mais un équilibre parfait avec l’acidité, le fruit et l’astringence : les tannins sont plus présents que dans le Volnay mais portent ici le vin vers des cieux célestes. Rien que ça.
Mon commentaire : Hésitant pour le choix du second vin rouge [qui allait accompagner la fin des plats ainsi que le plateau de fromages affinés], on a fini par se trouver un dernier point commun avec le sommelier. Les Bordeaux: soit on tape dans le très gros calibre très cher, soit on est déçus. Y a bien qu’en Bourgogne et en Côte du Rhône septentrionale qu’on peut encore trouver des coups de coeur [des vrais] « abordables ». Bingo. On est tombés d’accord en l’espace d’une seconde sur la même appellation. La Côte Rôtie. Mon appellation préférée… J’ai été parfois déçu par des bouteilles de « supermarché ». Mais là, je dois dire qu’on a goûté une très très bonne bouteille. Même pas regretté de ne pas avoir touché à une Mouline ou à une Turque [ils en avaient sur plus d’une douzaine de millésimes, de ces prestigieuses cuvées de Guigal]. C’est pour dire…

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Be cool, be open.

UU

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[2]4H Chrono – L’épilogue de la saison 1

Mise en garde initiale : Ce qui suit est un pastiche de la saison 1 de 24H Chrono que nous sommes en train de dévorer avec douce Marie. On vient de voir les 12 premiers épisodes en… 3 jours. Les références à la série sont trop longues à expliquer là. Si vous ne comprenez pas du tout ce qui suit, c’est pas grave: y a qu’à emprunter cette saison 1 chez votre meilleur ami/voisin/collègue.
Pré-requis blogUUesques pour la [pleine] compréhension de cette note:
– La grossesse de douce Marie/Choupi a été difficile suite à une complication.
– La semaine dernière, on a eu enfin les dernières analyses [le suivi rendu nécessaire par le point précédent]: et non, Choupi n’aura aucune conséquence de ce qui précède. C’est confirmé depuis cette [bonne] nouvelle.
– Hier, c’est cela que nous avons célébré douce Marie et moi.

Ces événements se déroulent entre 20h30 et 0h30, le jour de la nuit des musées à Paris. C’est à dire hier soir.

Ils sont relatés en temps réel.

24h-chrono-2.1179641080.jpgJack Bauer est UU.

Teri Bauer est douce Marie.

Kim Bauer est Choupi.

20h30: Alors que nous étions chez eux, Stéf [copain de la vraie vie et mon témoin de mariage par la même occasion] et Anne [sa femme] nous proposent de garder Choupi. Pour avoir un peu de temps à deux, douce Marie et moi. Et pourquoi pas faire la nuit des musées.

20h31: Cette proposition impromptue nous bouleverse et je ne sais pas trop quoi répondre. « Pourquoi pas… Mais faut surtout demander à la patronne ».

20h33: Douce Marie revient et prend connaissance de la nouvelle situation. « Non non non, on va pas abuser quand même. C’est vraiment très gentil de nous le proposer mais bon… euh, t’en penses quoi UU… ? »

20h35: Devant notre indécision [et notre gêne surtout d’abuser en laissant Choupi], Stéf me propose: « Ben, on n’a qu’à sortir toi et moi, comme ça les filles restent garder les enfants. » Je rétorque: « Euh… Pour la nuit des musées, y a pas un musée des arts érotiques ?… héhé ». La propal fait un flop auprès de nos conjointes.

20h36: L’idée d’une sortie cUUlturelle me plaisait bien finalement. Je propose à douce Marie: « Oui, ben c’est vrai que ce serait sympa d’aller voir Spiderman 3 ». Douce Marie est déstabilisée: « Ah… ». Parce qu’elle aime bien Spiderman en fait.

20h39: On part finalement de chez Stéf, laissant Choupi dormir tranquillement, chez Stéf et Anne. Choupi était crevée de sa bonne journée de ballade et s’était déjà assoupie profondément depuis plusieurs minutes lorsqu’on a franchi le pas de la porte, mi-inquiets de la laisser derrrière nous, mi-enivrés de cette liberté imprévue que nous ont offert nos amis.

20h40: J’arrête la voiture. « Euh… c’est pas nul d’aller voir Spiderman, et de ne pas se causer de toute la soirée alors qu’on nous garde Choupi ? » Douce Marie acquiesce. « Et puis, les musées, on peut aussi les faire facilement avec Choupi ». C’est vrai… Changement de plan.

20h41: On se rappelle qu’on avait prévu ce soir là de fêter la [très] bonne nouvelle que nous venions de recevoir concernant Choupi. Le fait qu’elle n’ait aucune conséquence des complications observées durant la grossesse. On avait un peu mis ça de côté, étant passés voir Stéf et Anne de manière inopinée après avoir fait des courses au pied de chez eux. Finalement, on décide de faire « tout ce qu’on n’aurait pas pu faire avec Choupi ». C’est à dire sortir à Paris en amoureux. J’appelle de mon portable les renseignements.

20h42: Je fais demi tour boulevard Charonne. Direction République.

20h51: Nickel. On refait comme au bon vieux temps. Voiture garée sur un couloir de bus. Le pari du quitte ou double. Soit la fourrière [l’enjeu: une amende de 135 Euros, sans compter la fourrière proprement dite], soit le plaisir non dissimulé de s’être garé facilement dans un quartier un peu encombré. Comme au bon vieux temps donc: c-à-d l’option 2.

murano2.1179643005.jpg20h52: On arrive au Murano. Direction le bar.

20h54: « On peut s’installer dans le truc rose, là en face de la cheminée ? ». Faut dire que le confident avait de la gueule. Vaguement dans un genre Panton , laqué d’un magnifique rose et trônant face à la fameuse cheminée du Murano dans cette pièce immaculée de blanc. J’avais remarqué la bouteille de Veuve Clicquot qui s’érigeait comme un pistil, porté par le seau à champagne intégré dans le confident en son centre, entre les deux places assises.

[NdUU: à l’origine, le confident est un siège capitonné de la seconde moitié du XIXe siècle, offrant deux places côte à côte mais disposées en sens contraire, destiné à favoriser une conversation intime]

veuve-clicquot-loveseat.1179644690.jpg20h55: « Bien entendu. Il faut seulement consommer la bouteille de Champagne qui s’y trouve ».

20h56: « Bingo. On y va ». Douce Marie était tout sourire. Faut dire que c’était bien à la hauteur de cette terriblement bonne nouvelle reçue cette semaine. Choupi est passée à travers tout. Et ça, on devait le fêter dignement. No doubt about that.

21h21: Les canapés salés qu’on nous a servis étaient délicatement assaisonnés.

21h33: Le chocolat-pistache fondait dans la bouche.

21h41: Le macaron gaufre-cumin était exquis.

21h50: La fraise givrée de sucre – tout simplement – se dégustait harmonieusement avec la dernière flûte de champagne.

22h13: On quitte le Murano. On n’en revenait pas. La première fois que nous finissions une bouteille à deux… uniquement pour un apéro. D’habitude, ça dure au moins un repas…

22h14: On se serrait fort l’un contre l’autre. On réalisait enfin la bonne nouvelle concernant Choupi.

22h46: On arrive à notre italien préféré à Paris. Sale e pepe. Douce Marie était à nouveau tout sourire. Car elle adore ce lieu. L’ambiance. Et puis l’accent des siciliens qui tiennent la place. De Palermo, siouplé. Souvenir d’un mémorable séjour sur la côte ouest de la Sicile.

23h10: L’antipasti était exceptionnel. Des artichauts comme on les a goûtés à Rome il y a quelques semaines [j’avais prévu des notes sur mon blog de ce week-end à Rome, mais bon, le taf m’a vite rattrapé…]. Avec une longueur en bouche délicieusement sucrée.

23h35: La pizza maison arrive. C’est tous les jours une recette différente. C’est toujours extra-frais. C’est toujours succulent. Impossible de trouver ça ailleurs qu’en Italie et… chez Sale e pepe. Vraiment.

23h45: On finit le repas. On parle trois mots d’italien. On se serre la main. On promet de se revoir très vite.

00h01: Notre voiture ne s’est pas transformée en citrouille. Ni enlevée par la fourrière [toujours mon histoire de couloir de bus].

00h30: Choupi dort toujours. Stéf était encore debout. Je l’ai chaleureusement remercié. Parce que grâce à eux, on venait de fêter comme il se doit l’épilogue de la saison 1, qui a été passablement difficile à certains moments.

Be cool, be open.

UU

ps: Merci encore infiniment, Stéf et Anne… Si si, j’insiste.

Rien que du bonheur, j’vous dis !

Rien que du bonheur ce 1er avril.

On avait organisé avec douce Marie une p’tite fête avec nos copines zé copains pour fêter la libération [euh oui, c’est bien ce mot là qui me vient à l’esprit après ce qui nous était arrivé, après un début de grossesse particulièrement éprouvant].

Mais voilà, le changement de job aidant, on avait plusieurs choses à fêter, en plus de cette belle annonciation de la part de douce Marie.

Table

Au programme de la soirée [le « fil rouge » comme dirait aussi Guy Lux] , le fameux sondage Fille ou Garçon !! Administré à tous les convives ! A minuit, dépouillement et remise des lots gagnants !

Mais avant de vous donner le résultat, un compte-rendu photographique des victuailles. J’avais invoqué pour les besoins de la chose, à la hauteur de notre joie immense, les fromages – tout aussi immenses par leur odorat [ !!!] et leur saveur – du fournisseur officiel de l’Elysée [entre autres], j’ai nommé la fromagerie Barthélémy, rue de Grenelle à Paris. Une institution à mettre sous cloche ! Allez y, il n’y a rien à jeter : Salers hors d’âge, Beaufort d’alpage 2 ans d’affinage, Munster d’Alsace, Saint Nectaire fermier, chèvre extra-frais aux herbes, Bleu de Laqueille [ouh la la, celui là sur un pain aux noix macadamia, il déchire ! ;o)], Brebis des Pyrénées ossau iraty [terriblement de saison], Briquette d’Allanches, etc.

Fromage1

Fromage2

Bon, je sais. Cela ne se fait pas de commencer par le fromage. Mais qu’est-ce que j’aime ça [le fromage, hein !?]. Cela dit, la charcuterie n’est pas en reste. Petit détour par Vignon, charcutier pluri-générationnel de Paris. Et là, c’est [euphémisme] l’extase : Jambon bourguignon [Jean-Louis et JMP : z’auriez dû venir goûter ça !], Galantine de volaille truffée, pâté de canard, terrine de lapin, terrine de légumes et son coulis de tomates [à tomber par terre], Rosette de Lyon, Salami hongrois, jambon de  Bayonne, jambon ibérique « pata negra » [une explosion de saveurs au fur et à mesure de sa fonte dans le palais], de la Hure normande et last but not least un [sublime] fromage de tête.

Charcuterie1

Charcuterie2

Charcuterie3Mais tout cela ne manque-t-il pas un peu de féculents ? Ben tiens, j’avais dévalisé une antenne d’Eric Kayser : tous ses pains spéciaux y sont passés ! Des classiques [comme ceux aux céréales, aux noix , aux lardons ou aux raisins] jusqu’aux plus modernes [aux figues, au curcuma, aux écureuils – pruneaux et noisettes, et enfin aux noix macadamia].

Pains

Bref rien que du bonheur dans l’estomac. ;o)

Enfin, je dis ça. Mais y a un autre bonheur dans le bidou de ma douce Marie… C’est notre

Choupinette

… ;o)

Et oui, car c’est une fille [comme l’ont si bien vu Zézette Diouf, doc Huff – qui était là d’ailleurs et qui a écrit une note sur ce 1er avril, Procrastin, Elisanne, prof’ Hrundi, Breizhette, Nat, Marie L., Marie-Danielle, Jean-Louis/Chantal et candide !].

Ce qui est dingue, c’est que les votants « Fille » ne l’ont emporté que d’une voix sur le blog, [10 voix contre 9] et que samedi soir, les convives ont également fait en sorte que les filles gagnent d’une seule voix supplémentaire [13 voix contre 12]. Elle est pas dingue la vie avec ses coïncidences ?!

Bon allez, je ne vais pas vous faire mariner plus longtemps, sachant que les informations filtrent déjà de partout. L’heureux événement sera pour fin Juin, début Juillet. Il n’y a qu’à mesurer son joli bidou à douce Marie :

Douce_marieComme on dit, « Stay tuned, folks :! ».

Enfin, un beau et grand merci à nos copines zé copains qui sont venus samedi soir. Leur amitié et leur amour, ben ça fait vachement du bien.

Be cool, be open [plus que jamais].

UU [fUUtUUr papa]

ps : Les vins ouverts [de ma cave perso] durant la soirée : Domaine de Nalys 2000 [appellation Châteauneuf du Pape], Carruades de Laffite 1999 [appellation Pauillac] et Ch. Cantenac Brown 1996 [appellation Margaux]
. C’était rudement
bon, mais pas de photo. Elles ont été sifflées illico presto et direct à la poubelle. ;o)

Madrid 2006 #16 : Dégustation de vins espagnols – extraordinaire !

La sitcom madrilène :

1 Se déguiser sur la Plaza Mayor
2 Le Jardin des Délices de Bosch
3 El bar de conspiradores
4 El Dos Mayo 1808 par Goya
5 Le masque de Greta Garbo
6 El Palacio del Cristal
7 Un MAC de douce Marie & UU
8 Le Guernica de Picasso
9 Flamenco
10 UU et les toilettes madrilènes
11 Une famille royale par Goya
12 Etiquette prix : une franche rigolade
13 La Maja de Goya
14 Tapas
15 Une [autre] Annonciation de Fra Angelico
16 Dégustation de vins espagnols : extraordinaire !
17 Les Parques de Goya
18 Feliz Año de la Puerta del Sol y las Uvas del Suerte

Aujourd’hui, l’épisode #16.

16. Dégustations de vins espagnols : extraordinaire !

Le soir de la Saint Sylvestre, douce Marie et moi avions failli finir au KFC de la Puerta del Sol, en plein centre de Madrid.

Nous n’avions pas prévu de faire un grand dîner, simplement fêter ça tranquillement dans un bon p’tit resto, voire [re]manger des tapas ! Que nenni, les madrilènes [et les touristes] sortent ce soir là mais réveillonnent chez eux ou leurs amis. Tout était fermé… ou complet !
Vadrouille en long et en large, quadrillage du centre ville de façon minutieuse et scientifique. Puis bingo ! A 22 heures et quelques, il restait une table de deux dans un bon resto [el Cenador del Prado] alors qu’on était sur le point d’abandonner notre quête gastronomique.

Bon, le prix du menu unique de la Saint Sylvestre y était un peu hors de prix à premier abord. Puis quand on a vu que les vins [servis au verre] étaient compris dedans, on s’est décidés. C’était ça ou manger une grappe de raisins [voir l’épisode #18 à venir] avec des pilons de chez Mister KFC…

Et bien, je n’ai pas regretté, et ce dès le premier verre de vin. Vous allez voir… ;o)

Manzanilla En Rama Pleamar – non millésimé [vin blanc]
16_manzanillaRobe : Jaune paille, très clair
Nez : Noix, particulièrement  intense
Bouche : Forte similitude avec le vin jaune du Jura, avec une forte oxydation typique très agréable. La noix réapparaît, avec une note beurrée.
Mon commentaire : Hmm, un apéritif splendide qui laissait présager une belle suite de dégustation. Il s’accordait parfaitement avec un blini de anguila ahumada [anguille fumée].

Viña Saseta Reserva 1996 – D.O. Rioja [vin rouge]
16_rioja_dtailRobe : Rouge carmin à coeur. Légère teinte brique au bord du disque signe d’une belle évolution dans le temps. Plage aqueuse très étroite, quasi invisible.
Nez : Des notes giboyeuses, fort agréables, se mêlent à un sous-bois subtil. Un nez équilibré qui taquine les arômes tertiaires.
16_riojaBouche : Fruits à l’alcool [cerises], une touche réglissée particulièrement fondue avec des tanins terriblement soyeux. Un vin en pleine apogée qui a encore toute sa vivacité, sa nervosité grâce à une acidité qui s’équilibre parfaitement avec le reste. Simplement sublime.
Mon commentaire : Si je voulais me risquer à une comparaison hasardeuse, ce serait un vin qui se rapprocherait d’un grand domaine en Côtes du Rhône [la partie septentrionale], avec une grande puissance en bouche, tout en gardant la fraîcheur de fruits à l’alcool en bouche et un nez évolué de gibier… Les cépages de cette cuvée : 90% tempranillo, 5% graciano et 5% mazuelo. En tout cas, 1996 [avec 1995] est une très grande année en Rioja.

PX Toro Albala 2003 – D.O. Montilla-Moriles [vin moelleux]
16_px_dtailRobe : Ambré, un beau caramel
Nez : Agrumes… On aurait dit une crêpe Suzette ! Des effluves d’herbes coupées aussi.
Bouche : Un nectar onctueux, mielleux au délicat parfum fleuri. 16_px_1Une note caramélisée et vanillée présente avec une bonne intensité mais sans excés. Puis, en rétro-olfaction et en longueur en bouche, d’un coup [comme un coup de théâtre], les raisins de Corinthe vous apparaissent comme une image prégnante et définitive.
Mon commentaire : Don Pedro Ximenez est un nom connu en Espagne. Tout ce que je peux affirmer, c’est que la dégustation de ce vin était à la fois extrêmement étonnante, appétissante et … gourmande !

Sur ce, passez, chères toutes et chers tous, un très beau ouikende.

Be cool, be open.

UU

Où les nourritures terrestres deviennent nourritures de l’esprit…

[J-1 avant impact avec la Bourrique et son Bourricot]

On dirait le Sud…

Vendredi soir, je m’envole vers le Sud. Chez ma soeurette. Je dis ma soeurette mais elle est bien plus grande que moi. Enfin, peu importe aujourd’hui.

Deux jours à côtoyer de loin la Grande Bleue, à aller chercher ce soleil qui change de lumière dès qu’on dépasse Valence sur l’autoroute.

Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à s’installer par là bas ? Y auraient-ils déjà trouvé ce que les autres mettent parfois toute une vie à chercher ?

Et donc au menu ouikendien, ma blogo-pote, Bourrique, samedi midi. Notre copain de la vraie vie, Etienne, samedi soir. Et re-ma soeurette dimanche.

Un jour, il y aura aussi l’ami di Brazza sur notre chemin de pèlerin sudiste. Mais pas cette fois. Trop court. Il faut le temps de se poser pour croiser l’ami di Brazza. J’ai tellement de choses à partager avec lui : des mots entrecoupés de silences. Il faut du temps devant soi pour dire les silences.

De l’impact bloguesque sur les suisses

Bref, ce sera un encore un bon ouikende gastronomique. La terrine est déjà passée par les fourneaux de la Bourrique. Il paraîtrait que plus elle (la terrine) est vieille, meilleure elle est. Je crois bien qu’il n’y a que les néophytes suisses qui ne le savaient pas. Ah… si les blogs pouvaient aussi servir à éduquer la population outre-alpine. C’est là une nouvelle finalité quasi-fondamentale des blogs à laquelle l’ami di Brazza n’avait pas pensé.

Concours de cuisine entre potes

Tenez, parlant de bonne bouffe, vous avez été nombreux et nombreuses (en fait, vous étiez 2) à vous demander, à me demander de vous tenir informés du concours de cuisine entre potes qui s’est déroulé la semaine dernière.

Tout ce que je savais par avance, c’était que je voulais faire des perdreaux. Parce que c’était la saison. Parce que l’automne était le thème de cette 2ème édition de concours de cuisine entre potes. Trois potes, trois couples. Chacun la charge respectivement de l’entrée, du plat principal et du dessert.

Cette fois ci, j’ai eu droit au plat principal. Ce qui me donne l’avantage de jouer à domicile, avec mes fourneaux, mes ustensiles. Et le droit de rectifier, modifier, refaire jusqu’au dernier moment. Jusqu’à la première sonnerie à la porte.

Pierre Gagnaire

Mon maître spirituel gastronomique est indéniablement Pierre Gagnaire. Inatteignable, indépassable, inégalable. Tout simplement unique dans la voie lactée des étoiles Michelin. Unique et multiple à la fois tant il mérite le maximum d’étoiles.

Ma douce Marie, voilà 3 ans de ça, m’avait fait un joli cadeau d’anniversaire. Une surprise qui plus est. M’inviter à dîner chez le maître Pierre Gagnaire. Une explosion de saveurs, d’associations de goûts divers. Tout en subtilité parfois, en contraste d’autres fois mais aussi de temps en temps en une lumineuse opposition gustative.

Les plats de Pierre Gagnaire sont quasi indescriptibles tant l’explosion culinaire est violente. Vous commandez un pigeon et c’est plus de 6 grandes assiettes qui vous sont présentées une heure plus tard sur votre table. Le pigeon lui-même cuit au millimètre et tous ses accompagnements. L’œil se perd, la bouche salive et le cerveau déraille…

Où les nourritures terrestres deviennent nourritures de l’esprit…

L’impression que vous laisse ce repas se rapproche assez de l’émotion que peut vous procurer une magnifique œuvre d’art contemporain en vous interpellant jusque dans votre for intérieur, quand bien même vous ne disposez pas de toutes les clés pour décrire ce que vous voyez ou ce que vous mangez.

Les perdreaUUx et moi

Où en étais-je déjà ? Ah oui, ce concours de cuisine entre potes…

Voici donc brièvement ce que j’ai fait. Je vous épargne tous les détails techniques. Juste savoir que je faisais tout ce qui suit pour la première fois. Sans filet, la cuisine prend un goût particulier. Très légèrement pimenté… Et tout cela de 8h du matin à 13h. Non-stop. Bienheureusement, douce Marie m’a offert une efficace assistance en cuisine…

Plat_uu   

Servi en 6 exemplaires.

Perdreau braisé à l’armagnac vieux

Accompagné de :

Son coing confit

Son navet rond braisé également

Son mash de pomme de terre à l’huile de truffe noire

Sa cèpe fraîche farcie à la persillade et grains de sel de Guérande 

Ses patates douces en purée, légèrement pimentées et au goût de lard fumé

Sa sauce de cuisson liée au roux blond léger

BeurresPour accompagner le plat et le fromage, j’avais préparé deux beurres aromatisés à tartiner sur le pain : coriandre et citron pour le premier, tomates confites italiennes à l’estragon et au céleri pour le second.

Cos1975Enfin, le tout servi avec le cadeau de mes 30 ans, offert par ma si attentionnée douce Marie: Cos d’Estournel, 1975.

        Notes de dégustation (carafé durant trois heures) :

        Robe : Tuilé, légèrement brique.

        Nez : Sous bois, mentholé (eucalyptus). Signe d’une grande fraîcheur malgré l’âge respectable

        Bouche : Bonne acidité, amertume encore agréablement présent. Une jeunesse encore étonnante. Bonne longue en bouche.

Mignardise bloguesque

Pourquoi se faire du mal quand on peut se faire du bien ? Dans 10 jours, on retrouve Jlhuss dans sa bien-aimée Bourgogne. La bise à JMP le samedi. Puis dimanche, direction Marc Meneau, connaissance de longue date du père Jlhuss.

Ce sera une retrouvaille émouvante avec Meneau, premier 3* Michelin que nous avons fait avec douce Marie. C’était en 1995. Il y a 10 ans. Pour lui offrir son cadeau d’anniversaire à elle cette fois là. Tout mon argent de poche d’un semestre d’étudiant y était alors passé. Trois ans plus tard, je la demandais en mariage chez Alain Passard.

 

[J-1 avant impact avec la Bourrique et son Bourricot]

Be cool, be open.

UU

Ca ressemble à quoi un vrai Big Mac à la française ?

Douce Marie et moi, nous aimons manger.
Bien manger.
Déguster, devrais-je dire.
Pourquoi s’en cacher ?
Mais bon, il ne faut pas exagérer non plus.
Il y a la taille à surveiller.
Le porte-monnaie aussi.
Et puis surtout, ce serait comme pour toutes les bonnes choses : on s’en lasserait.
Alors, de temps en temps, on mal-bouffe.
C’est marrant.
Soit un jambon-fromage.
Soit un menu Best-Of chez MacMachin.
Si possible avec la p’tite salade pour se donner bonne conscience.
Mais parfois on craque.
Parfois, c’est la totale : Royal Cheese, avec frites ET coca.
Aaargh… C’est bon ! Parfois… [parfois, je vous dis. Pas tous les jours !!!]
Pourquoi s’en cacher ?
Faut de tout pour faire une vie, n’est-ce pas ?

Cimg4388Mais, samedi dernier, trêve de plaisanterie.
On est allés là.
Le Bistral.
80 rue Lemercier.
Près des Batignolles.
Dans le 17ème.
On y est allés parce que ça faisait longtemps.
Bien longtemps qu’on n’avait pas découvert un nouveau resto.
En amoureux.
Souvent douce Marie et moi allons dans nos refuges restauratifs parisiens.
Nos trésors cachés de cuisine.
Nos petites adresses.
Nos havres de paix gastronomique.
Les mêmes. Souvent les mêmes.
Car la répétition apporte son lot de douceur.
De ré-assurance dans nos petites vies bousculées.

On arrive donc.
On s’installe.
Et hop, pour nous, la table du bar.
Déçus au début, il s’avère que c’est la meilleure table.
La proximité du patron (Alex) se transforme finalement en plaisir.
Discussion sur la carte, discussion sur le vin.
Il vend bien ses produits le bougre.
Et moi, bon bougre, je le suis volontiers…
Je ne sais pas très bien où je vais d’ailleurs.
Parce que j’ai choisi l’OVNI de la carte : un Big Mac !
Rien à voir avec les pieds. Rien à voir avec mes MAC.
Un vrai Big Mac, vrai de vrai.

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Pourquoi diable, se faire un bon resto et choisir un Big Mac ?
Hein, pourquoi ?
Mais c’est que ce n’est pas n’importe quel Big Mac, mesdames zé messieurs !
Un vrai Big Mac à la française.
Ecoutez un peu.

La viande.
Ahh… la viande. Du cœur de rumsteack. Coupé au couteau.
Viendrait de Salers ou d’un coin comme ça que je n’aurais pas été étonné.
Juste poêlé. Saignant et chaud à cœur.
Du bonheur carné, incarné, réincarné…

La tomate.
Ahh… la tomate. De la tomate de collection.
Qui vient direct du même maraîcher que celui des plus grands.
Des étoilés. Des toqués. Des michelinisés si vous voyez ce que je veux dire.
Marrant, de mettre de la tomate de collection dans un Big Mac…

Le cheddar.
Ahh… le cheddar. En fait, ce n’est pas du cheddar.
C’est de la mimolette. Vieille, elle est.
Extra vieille. Extra bonne.

La salade.
Ahh… la salade. Mais ce n’est pas une vulgaire salade sans goût.
C’est uniquement du cœur de laitue.
Même qu’elle est cueillie de la veille.
Sinon, ça n’aurait pas été drôle.
Ah ça, c’est sûr, elle était bien fraîche. Bien craquante.

Le bun [ou pain in French]
Ah… le bun. En fait, ce n’est pas un bun. C’est une quintessence de bun
C’est un pain parfumé. A l’huile d’olive et au romarin.
Saupoudré de graines de sésame.
Du bun de luxe. [Attention, à ne pas confondre avec bunny… ;o) Je vous ai vu sourire, les coquins du fond]

Et je n’ai pas fini…
Parce qu’il y a les à-côtés.
Les petits trucs.
Ces petits rien qui vous font basculer de l’autre côté, dans l’inoubliable.

Et quoi donc ?
Et bien, les frites.
Fraîches bien sûr.
Mais surtout en deux cuissons.
Comme les belges. [euh, enfin, je crois.]
Démarrées à froid dans de la graisse de canard.
Puis achevées pour le croquant et le doré. Juste avant de servir.

Et puis, les rondelles d’oignons.
Onion rings aurait-on dit aux US.
Avec des oignons rouges.
Goûteuses et sucrées à souhait.

Ah… j’oubliais. Le petit détail qui tue.
Celui qui vous achève.
Vous scotche littéralement sur votre chaise.
La sauce. Le dip. Le truc à mouillette quoi.
Tremper ces frites dans cette sauce. Hmm…
Sauce béarnaise légère. Aérienne.
Le genre de sauce qui vous allège un repas. Paradoxalement.
Mais bon, on n’est plus à un paradoxe près ce soir-là.
J’y ai détecté avec mes capteurs ultra-sensibles le fumé d’un lard.
J’avais bien vu.
Confirmation à la fin du repas par le chef (Thierry), l’autre associé

Fumé qui est un clin d’œil au lard paysan.
Tout croustillant qu’il était.
Posé négligemment au milieu de l’assiette.
« Ben, j’en fais quoi ? »
« Ben, tu le manges pardi ! »
Raah, je ne me suis pas fait prier…
Question métaphysique : Y a-t-il quelque chose de meilleur que le lard paysan croustillant ?

Cimg4398Bref, je me suis régalé.
Douce Marie a goûté.
Elle était dégoûtée.
Elle voulait mon Big Mac.
Mais j’ai été sans pitié.
Pas de quartier.
Pas de répit pour le Big Mac.
Pas de doggy-bag non plus.
J’avais tout avalé.

Be cool, be open.

UU

ps : Et je ne vous parle même pas du vin. Allez, si un peu… Pour donner des idées à Ossiane. ;o)
Cimg4389Vin : Vin de Pays d’Oc – Les Brunes – Domaine des Creisses
Propriétaire : Philippe Chesnelong à Valros (34)
Robe : Rouge sombre. Noire à cœur. Une plage aqueuse quasi invisible.
Nez : Fruits noirs. Grande complexité. Un bon équilibre. Légère torréfaction. L’espace d’un instant, on entrevoit dans son esprit un âtre de cheminée, encore plein de cendres tièdes.
Cimg4401_1Bouche : Quand le bordelais rencontre le pays d’Oc. Cépage de Cabernet Sauvignon à 80% travaillé à la languedocienne. Le reste : Syrah ou Grenache, j’ai ouoblié… Beaucoup de fruit. De densité. Une bonne longueur en bouche. Rétro-olfaction très agréable. Indéniablement, l’archétype du vin de plaisir, à boire entre bons copains zé copines.

[note écrite cette après-midi à l’aéroport de Zürich… Bye bye les Suisseuh… J’ai réussi ma négo. Na nana nanèreuh ;o)]

La capitale mondiale du pied de cochon

Panneau_ste_menehouldÔ charme des déplacements professionnels… Me voilà aujourd’hui parachuté à Sainte Ménehould, capitale mondiale du pied de cochon.

Vierge_en_boisOuh la, du calme, je sens la foule de blogueurs envieux. Du calme, il en restera pour tout le monde… Et puis, il n’y a pas que le pied de cochon à Sainte Ménehould. On peut aussi y prier. Devant une belle vierge boisée.

Louis_xvi_varennesC’est ce qu’aurait dû faire Louix XVI, capturé à Varennes en Argonne, pas loin de là. L’Histoire ne le dit pas, mais en fait, Louis XVI a découvert durant sa fuite le pied de cochon. Il s’est arrêté à la première auberge et eut une indigestion qui le retarda, fatalement, dans sa fuite. Il l’aurait mieux fait de prier pour son salut, le bougre.

Mais une question me turlupine : quel personnage célèbre naquit à Sainte Ménehould ? Il me semble que… Non ? Ne serait-ce pas …?

[facile…]

Be cool, be open.

UU

[Bon, je vais certainement arrêter là ces jeux à 2 balles – on va finir par me catégoriser dans les blogs inspirateurs du Trivial Pursuit. Ce que je ne souhaite à personne. Je préfère les Devoirs de Vacances ! Ah oui, c’est normal que je n’ai pas vos Devoirs de Vacances dans ma besace à courriels : huuan@yahoo.com… Vous n’êtes pas encore partis ou bien vous n’êtes pas encore revenus…]

Quelques merveilles en vins moelleux et vins doux naturels

Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas parlé de vin… Rabroué je le fus récemment par Annie-Claude, amatrice au grand verre de Saint Emilion. Cette note va donc tenter de réparer cet oubli : partager avec vous les sensations sublimes de certaines dégustations que nous pratiquons de temps à autre avec douce Marie.

Verres_dgustation_vinAujourd’hui, la dernière dégustation de l’année (il y a quelques jours) avec des vins moelleux et des vins doux naturels (*). Le point de vue généralement admis est que ce genre de vins est consensuel : toujours agréables et faciles à boire. Personnellement, j’avais un a priori que cela n’allait pas forcément être extraordinaire. Certes, il paraît que Château Yquem se boit très bien… Pour revenir à notre dégustation, sur les onze vins dégustés, quatre ont plus que retenu notre attention par leur qualité ou par la surprise qu’ils nous ont réservée. On peut parler d’intenses moments de plaisir… Vous verrez aussi le prix des bouteilles, qui nous sont communiqués uniquement en fin de dégustation… pour ne pas perturber le palais. ;o)

Banyuls Grand Cru – Cuvée L’Etoile – 1947 (lien)
Robe : Rouge brique sombre, légèrement opaque
Nez : Noix, pruneaux d’Agen, rancio
Bouche : Cacao, café
Divers : Vieillissement en foudre (i.e. très grands fûts de chêne de plusieurs milliers de litres… pendant 40 ans. Mise en bouteille 10 ans avant mise en circulation.
Mon commentaire : Ce qui est merveilleux, c’est que certains arômes en bouche n’apparaissent pas immédiatement en bouche mais ne se révèlent que 2 ou 3 secondes après avoir avalé la gorgée… Merveilleux moment que de sentir poindre de façon totalement inattendue de persistants arômes tels que le café et le cacao, comme un ami de longue date qui vous fait la surprise d’une visite impromptue. Une des plus agréables longueurs en bouche à ce jour…
Accord mets : Terrible avec un fromage persillé (on avait de la fourme d’Ambert pour l’accompagnement : simplement divin).

Château Climens – Barsac – 1er Cru Classé – 1989 (lien)
Robe : Or brillant
Nez : Citron, miel, cire, encens, champignon (la pourriture noble du Botrytis Cyrenea…)
Bouche : Cédrat, balsamique, cire, légère et agréable amertume
Divers : Ne garde pour la vinification que l’équivalent de 3 pieds par grappe.
Mon commentaire : Un équilibre parfait entre amertume, acidité et sucre résiduel… Et ses arômes mélangés de cédrat et de balsamique (cire, encens) sont surprenants et enivrants à la fois…

Berthet Bondet – Vin de paille – 1999 (lien)
Robe : Ambré
Nez : Artichaud, pois cassé
Bouche : Noix
Divers : Vin du Jura (Château-Chalon précisément…)
Mon commentaire : J’imaginais l’accord parfait avec un gâteau aux noix ou même un foie gras poêlé, nous a-t-on dit… Hmmm… Et ce coeur d’artichaud qui n’arrêtait pas de poindre son nez en dehors du verre, quel plaisir !

Fonseca Guimaraens – Porto Vintage – 2000 (lien)
Robe : Rouge noir à coeur
Nez : Cerise noire, confitûre de mûre, notes empyreumatiques (i.e. de grillé), cannelle
Bouche : Tous ces arômes sentis en nez, avec une impression écrasante de grande complexité, une très bonne structure porté par une agréable acidité
Divers : Très rare à trouver
Mon commentaire : On a du mal à se remettre à boire un porto après ce genre de dégustation. C’est comme une paire de claques qui vous réveille en fin de dégustation
Accord mets : Chocolat à l’orange (ne serait-ce qu’un petit carré comme on en a eu en dégustation ce soir-là, et c’est l’extase). Sinon, servi sur un grand gibier comme du sanglier avec un accompagnement sucré-salé, paraîtrait que c’est aussi l’extase.

Bon j’arrête là, mais je suis sûr que ça en fera saliver quelques-uns. Bonne soirée ! ;o)

Be cool, be open (the bottle).

UU

Prix des bouteilles (dans l’ordre de la présentation) : 100 Euros, 80 Euros, 27 Euros, 100 Euros… Aargh… En tout cas, ces soirées de dégustation auxquelles on assiste permettent de toucher du bout des lèvres des bouteilles exceptionnelles qu’on aurait quelques difficultés à se procurer !

(*) Grosso modo, la différence entre les deux termes provient du fait que l’on arrête pas artificiellement la fermentation du vin moelleux et que pour les vins doux naturels, on arrête artificiellement cette fermentation du raisin par l’ajout d’une eau de vie ou d’un autre alcool. Vous pouvez me reprendre si j’ai écrit une énorme bêtise…

Débat autour du vin : c’est quoi le bon prix ?

Bouteilles_vin70012721aJ’ai un peu délaissé ces derniers jours un sujet qui m’absorbe littéralement quand je m’y penche d’un peu plus près : le vin.

Rappelez vous, il y a quelques semaines, avant la Constitution européenne, avant le Pape (enfin l’ancien, celui qui était moins conservateur que le nouveau qui vient de sortir de la cheminée à fumée blanche) : tout un débat sur le vin, avec de longs, très longs com’. Débat pour passionnés du vin qui se prennent le chou, ou plutôt le sarment de vigne.

Bon, on continue aujourd’hui avec la participation de Roger qui m’a envoyé un uppercut emailistique sur le prix du vin. Appréciez la concision et la pertinence de son commentaire ci-dessous.

***
Salut,
Je reviens de vacances et j’ai plein de boulot et en plus une discussion compliquée et passionnante a suivre.

Pour vous faire reflechir
1/ le vin est un produit GC [ndlr : grande consommation], un point c’est tout. Les acheteurs qui pensent le contraire doivent penser que les valises se limitent aux malles Louis Vuitton ou la chaussure a Berlutti
2/ le prix moyen de la bouteille est en dessous de 2 euros. Au dela de 3 vous êtes dans le haut de gamme !
A plus
Roger

***

Moi, je dis que ça calme.
Be cool, be open.

UU

ps : Rien à voir – Un MAC m’a été posté hier par le charmant Philéas. Coming soon on this blog !

Le vin : Mon point de vue sur l’éducation et les subventions

Pour ceux qui ont manqué les 4 (déjà !) premiers épisodes sur notre débat off-line et on-line sur le vin :

4 – Le vin : produit élaboré de grande consommation et communication mondialisée ? (par Gabriel)
3 – Débat autour du vin (ma réponse à Gabriel)
2 – Débat autour du vin (la réponse de Gabriel)
1 – « Mondovino » et débat autour du vin

Attention !!! Le meilleur article reste à venir : c’est la contribution de Roger que vous aurez le plaisir de lire dans quelques jours !

Bon en attendant, je vais répondre aux questions de Gabriel (en italique ci-dessous) :

> – il suffit d’éduquer. Que proposes tu pour « éduquer » ? Peut-on transposer aux autres domaines soumis à la mondialisation ?
Avant d’éduquer, il faut qu’il y ait volonté d’apprendre.
Pour générer cette volonté d’apprendre, on peut susciter l’intérêt de multiples façons.
Soit d’un point de vue micro-économique, soit d’un point de vue macro-économique.

D’un point de vue macro : campagne de pub, dégustations gratuites à multiplier sur les lieux de vente (tu dois en connaitre plus qu’un rayon ;o) ), faciliter l’accès au vin, à des conseillers cavistes par une image moins élitiste, fournir dans les cartes de vins des restaurants des grilles de lecture plus facile (à l’étranger, les rouges sont classés par Fruité/Léger/Puissant, les blancs par Floral/Fruité/Moelleux/Secs, etc. ).

La semaine du goût est déjà un événement collectif dans lequel ce genre d’initiatives peuvent etre developpés.

D’un point de vue micro, c’est plus facile et plus difficile à la fois.
Plus difficile, car cela touche peut de personnes à la fois. Plus facile car la communication est plus
efficace (le fameux « one-to »one » du commercial).

BarbarescoHier j’ai bu avec Marie un Barbaresco de 1997 (cepage Nebbiolo-comme les Barolo) qui était très fameux.
Rapport qualité prix imbattable par rapport à des français de même qualité. Et bien c’était parce que le sommelier etait excellent et a su m’éduquer pour sortir des sentiers battus.
Tout ça pour dire, que quand on prend le temps d’échanger avec qui que ce soit du vin, et bien on peut l’amener a prendre une autre conscience du vin.

Chevalier_blanc_1999Autre exemple : j’ai convaincu un collègue allemand que ca vaut la peine de payer 45 Euros/bttle un Domaine de Chevalier Blanc 1999 pour le plaisir que cela evoque. Alors qu’il boit tres peu de vin et n’a jamais achete de bouteille aussi cher. Bien sur a l’origine, il avait de l’interet dans ce que je lui disais et donc volonte d’apprendre.
Mais je suis convaincu (optimisme…) que la majorité des francais sont sensibles à ce genre de discours et sont toujours prêts à en apprendre plus.
PapillesAutre intiative micro possible : les bars à vins et les restaus ou tu ne paies qu’un droit de bouchon de qq euros (caviste&restau à la fois). On en fait de temps en temps avec Marie et c’est le meilleur moyen de découvrir/se faire conseiller des choses aussi sans se faire matraquer par le prix d’une bouteille au
restau.

Eduquer enfin ne veut pas forcement promouvoir les vins gaulois. C’est permettre à l’individu d’atteindre un niveau supérieur de connaissance (sortir de sa caverne, hein Simon ? ;o) ), et donc acquérir une plus grande liberté et plus grande clairvoyance dans le choix. Si ce sont les vins etrangers qui y gagnent, faudra peut etre se poser des questions sur notre filiere vin en France. Sinon, persister et signer comme le font si bien les Francais en general au mepris de ce peuvent bien dire tous les Américains (quand bien meme ils s’appellent Mondavi ou Parker).

Globalement, j’estime que les vins gaulois sont aujourd’hui en moyenne meilleurs quand on les choisit bien, malgré qq agréables exceptions étrangères.

Finalement, le tout est de savoir sur quel segment de marché il faut se battre : le haut de gamme, le vin de grande diffusion au meilleur rapport qualité prix, ou bien le bas de gamme (marché qui existe malgré le mal qu’on peut en penser).
Tant qu’il y a de la demande, il y aura de l’offre. C’est pour cela que je parle d’éducation pour modifier la demande.

Supersize_mePour la transposition : l’exemple de la nourriture est plutot interessant. Des docu sur McDo, des protestations de consommateurs, une emergence de la slow food culture, etc. ont finalement permis de
contrebalancer dans une certaine mesure la normalisation des fast-foods. On trouve aussi des fast-foods de meilleure qualité (le sandwich étant presque au prix d’un plat en brasserie dans ces cas là…).
Le bio se développe de plus en plus aussi.
Et pour cela, on a éduqué la population. Certes à l’occasion de crises (dioxine, vache folle, grippe aviaire, mouton trenblotant, etc.), mais en tout cas une sensibilisation plus forte de la population qu’auparavant. Et cela a abouti à des mesures macro d’étiquetage = + d’information = éducation en qq sorte de la population.

> – les subventions. Je n’ai pas bien compris les références que tu as fait aux subventions autour du vin.
Sur ce point, Roger peut certainement nous donner son éclairage. Selon mon point de vue, les subventions sont une mesure d’aide au niveau macro pour globalement continuer à améliorer la qualité de la filiere du vin.
Pourquoi ne pas faire de mesures incitatives à la biodynamie ? Il faut accompagner tout cela de formation/d’éducation, de mise en place d’enseignement approprié dans les lycées agricoles, etc. Qu’en penses-tu Roger ?

Enfin, je pense ne pas avoir été très clair précédemment. Je pense effectivement que la qualité est globalement et en moyenne largement meilleure depuis des années. Mais la spéculation et le fait d’en faire un marché plus libéral et plus mondialisé avec les enjeux éco inhérents font que la tentation de « booster » des vins au détriment de la qualité et du respect de certaines règles (copeaux de chene, etc.) est bcp plus grande.
Exemple: un vin des Pouilles bu récemment – excellent au nez à l’ouverture – au bout de 15 minutes d’aeration, il n’y avait quasiment plus rien (meme le nez du fut de chene est parti…) ni en nez ni en bouche.

bon et si j’allais bosser ? ;o)

Bises à tous,
Be cool, be open.

uu