La personne comme une fin

Cette note de révolte me fait sortir aujourd’hui de mon mutisme bloguesque.

Quand le monde va mal, il faut revenir à l’essentiel, c’est-à-dire à la Philosophie.

Et moi de tomber nez à nez, samedi dernier dans une jolie petite librairie à Rouen, sur une édition d’occasion des Fondements de la Métaphysique des Mœurs, d’Emmanuel Kant.

Il faut dire que je la cherchais un peu, cette œuvre là, précisément.

« Je dis: l’homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré, dans toutes ses actions, aussi bien dans celle qui le concernent lui même que dans celles qui concernent d’autres êtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme fin », écrit Kant.

Plus loin, le gars invective :

« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. »

Voilà l’essentiel.

Voilà ce sur quoi nous devons tous nous atteler.

Chercher, travailler, trouver comment décliner cet impératif catégorique au quotidien de nos vies.

Qu’elles soient personnelles, professionnelles, ou que ce soit une deuxième ou une troisième vie secrète à l’insu de tous.

Peu importe, remettez l’homme (ou la femme) au centre des préoccupations de vos actions.

Le jour où nous y arriverons, on pourra tirer la langue aux détracteurs de Kant qui le traite d’idéaliste irréaliste.

Kant peut se décliner au quotidien, je vous l’affirme.

Sinon, demain ne pourra être un monde meilleur.

Et ce serait bien dommage.

Mais comment faire ?

 « That is the question. »

Selon moi, pour arriver à changer le monde, il faut :

        Un zeste de courage

        Un soupçon de conviction

        Une bonne dose de respect d’autrui, de respect de la personne, ou tout simplement de l’écoute

A bon entendeur, salUUt !…

Be cool, be open.

UU

Epilogue #1: En fait, pour être vraiment cool, il faut faire comme Choupi. Mettez les mains dans les poches et souriez à la vie !

Les mains dans les poches

Epilogue #2: On adore Rouen et le logement au pied de la cathédrale était top, avec réveil aux cloches à 7h45 tous les week ends ;o). Nous emménageons dans une p’tite maison la semaine prochaine. Choupi va adorer avoir un jardin pour elle toute seule ! Elle est par ailleurs bilingue viêt-français. C’est très drôle à écouter… Sinon, Sweet Mary et moi travaillons tous les deux plus de 150 heures par semaine (des fois elle fait 70, et moi 80 ; des fois l’inverse) : no comment particulier puisqu’on l’a voulu, elle et moi.

Epilogue #3: Fréquence de publication de mes notes encore incertaine… Alors pour celles et ceux qui voudraient à tout hasard être (dés)abonnés à la Newsletter que j’envoie pour prévenir de mes publications de blogs, il suffit d’envoyer un émile à h u u a n @ y a h o o . c o m. Par contre, les 150 heures sus-cités + les travaux à suivre dans la future maison + le déménagement définitif + plein d’autres trucs time-consuming de la non-virtual life, ben tout ça explique ma désertion complète des blogs amis. Et en termes de charge de travail, je crois que ça ne fait que commencer pour douce Marie et moi.

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Lost in transition

Période difficile.

Trop de taf.

Et en perspective, plein de perturbation.

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Trop de stabilisation à mener dans la vraie vie.

Des priorités à donner aux uns et aux autres.

Plein de transition.

Dans tous les sens.

Et en toile de fond, cette foutue guerre contre le terrorisme.

Et les uns qui se prennent comme des manchots pour faire régner un pseudo nouvel ordre mondial pris dans leurs intérêts économiques pour ne pas dire militaro-pétroléo-industriels.

Et les autres qui s’empourprent dans des crises institutionnelles et ne savent pas ré-enchanter le rêve européen.

Et puis, nous au milieu qui bouffont bêtement les infos quotidiennes sur les bombes désamorcées par ci par là.

On nous fait vivre dans la peur – quoique les mencaces sont réelles.

On accepte jour après jour de perdre nos libertés individuelles.

La vie moderne est une succession d’achats de contrats d’assurances.

On veut se protéger de tout.

On menace d’attaquer en justice n’importe quel quidam qui aurait l’outrecuidance d’agresser notre géranium à notre balcon de 1 mètre carré.

Pire, on veut s’assurer que nos enfants vivront dans un monde meilleur.

Quitte pour certains à ne pas en faire.

Qui a raison ?

Personne, mon capitaine.

Parce qu’on oublie une chose essentielle.

Si on vit, c’est pas pour se plaindre.

C’est pour être heureux.

Et en profiter autant que faire se peut.

Et rendre les autres heureux.

Autant que faire se peut.

Et on l’oublie peu à peu.

Que ce qui compte, c’est la pulsion de vie.

Alors que subrepticement, c’est une pulsion de mort qu’on nous vend comme bel avenir de l’humanité.

Réchauffement climatique, maladies endémiques, guerre éternel contre le terrorisme.

Tout ça, hop, dans le même panier.

Qui a remarqué que nous venons de fêter l’avènement de la plus longue guerre mondiale de l’histoire moderne ?

Hein ?

Qui ?

Parce que le terrorisme implique tous les pays collectivement, tous responsables de ce choc des civilisations qui sert tant les intérêts politiques de Ben Laden. Tous collectivement responsables de ce conflit interminable entre Israël et les Palestiniens.

Parce que la plupart des pays musulmans sont coincés entre cet affrontement et la voie d’un islam modéré, ouvert, généreux et progressiste.

Et que personne ne peut ou ne veut se saisir des enjeux géopolitiques en cours.

Et encore, vous m’avez pas laissé parler de la Chine, hyper-puissance économique et politique dans 10 ou 20 ans.

M*rde, c’est le bordel dans le monde et on dirait que les puissants de ce monde, en tout cas les gens bien qui pourraient y changer quelque chose, ben ceux-là jettent l’éponge [en existent-ils au fond des gens bien ?].

C’est un énorme scandale.

P*tain, 6 ans que ça dure.

Depuis le 11 septembre 2001.

Tous ces discours stupides qu’on nous balancent par journal télé interposé.

Et c’est pas près d’être fini.

OK, c’est plus l’ère de l’enrolement massif dans les armées.

OK, y a plus de champs de bataille [quoique].

OK, les tanks ne défilent à Paris que le 14 juillet.

Mais au fond, soyons honnêtes avec nous mêmes, y a bel et bien depuis 6 ans une guerre mondiale qui ne veut pas se nommer.

Be cool, be open.

UU

ps: Tous mes excUUses les plus plates, je déserte volontairement la blogosphère pour les motifs figurant au début de cette note. Pas de visites aux blogs amis. Pas de commentaires chez moi. C’est devenu trop plein. Suite des chroniques polynésiennes erratique… P’têt demain pour la prochaine… Qui sait de quoi demain sera fait ?

Polémique au Château de Versailles

Bon, tout le monde le sait.

Versailles, c’est prout prout.

Mais bon, la déco n’y est pas si dégueu que ça à y regarder de plus près.

Quelques lustres raisonnablement magnifiques.

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D’autres lampadaires relativement superbes.

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dsc_5923_30juin2007_versailles_nef.1183624288.JPGDes tableaux pour se marrer un peu [note: Choupi a dit « ouah ouah » à la vue de celui là. J’espère qu’elle ne voulait pas dire qu’elle voulait avoir un p’tit chiot, un vrai…].

Deux ou trois statues pas moches pour un sou [Vauban à gauche – spécial dédicace pour Jlhuss , Loulou le Grand ensuite par le talentueux Bernin aux doigts de fée].

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dsc_6008_30juin2007_versailles_nef.1183624406.JPGEn plus, on reçoit gratuitement un cours sur l’art de gouverner.

Apparemment, Nicolas Sarkosy s’en est inspiré, gouvernant lui-même par lui-même.

Tout cela, en déambulant tranquillou le long de couloirs lumineux. Que demande le peuple , hein ?

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Et enfin, une p’tite véranda avec 357 miroirs qu’ils viennent de retaper.

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Alors quoi ? Qui critique Versailles finalement ?

Pas Mittal ! C’est sûr. Lui qui a loué Versailles en 2004 durant 5 jours pour les noces de sa fille [coût du mariage: 55 millions d’Euros…]. Signe avant-coureur de sa future main-mise [en 2006] sur une des gloires de la France: Arcelor !…

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Ben en fait, c’est douce Marie qui lance la polémique !…

dsc_5964_30juin2007_versailles_nef.1183624354.JPGElle trouve vilaine cette référence verruesque [voir là, à droite] à l’entrée de la p’tite véranda également nommée Galerie des Glaces.

En fait, ce sont ces écrans vidéos montrant des autoroutes, des ponts, etc. [du bon vieux BTP de nos campagnes quoi] qu’elle trouve déplacés dans le contexte du Château.

Bah, moi, ce que j’en dis.

Tant qu’ils ont donné des sousous , hein, ben y a pas mort d’homme non plus.

Et puis, le reflet dans le panneau permet de le fondre dans le décor. Vaguement.

Tout cela me fait indirectement penser à André Malraux [j’ai piqué cette citation à Vincent Josse de France Inter]:

« Je ne peux pas infliger la joie d’aimer l’art à tout le monde.
Je peux seulement essayer de l’offrir, la mettre à disposition pour que, à ceux qui la demanderont, elle soit donnée.
Si je peux me dire, en mourant, qu’il y a cinq cent mille jeunes de plus qui ont vu s’ouvrir, grâce à mon action, une fenêtre par où ils s’échapperont à la dureté de la technique, à l’agressivité de la publicité, au besoin de faire toujours plus d’argent pour leurs loisirs dont la plupart sont vulgaires ou violents, si je peux me dire cela, je mourrai content, je vous assure » André Malraux.

Be cool, be open.

UU

Avoir du courage

De toutes les valeurs morales, quelle est la plus précieuse ?

Cette question, pendant bien des années, je ne me l’étais pas posée.

Et pour cause.

Soyons francs: J’en n’avais rien à faire.

Depuis deux ou trois ans [pas plus], je réalise peu à peu que la question est essentielle.

Et surtout que la réponse qu’elle amène ne l’est pas moins.

Bref.

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Il y a bien des années, alors que je commençais à peine ma vie professionnelle, une copine de la vraie vie – ex-chasseuse de têtes , m’avait fait part de son analyse personnelle selon laquelle le courage est la valeur qu’elle admirait le plus chez les autres. Notamment chez les cadres dirigeants qu’elle rencontrait.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts.

Et j’avais apparemment oublié cette discussion là.

Il se trouve que, pour bien des raisons [notamment celle là ], cette discussion m’est revenue en mémoire.

Semble-t-il pour n’en renforcer que davantage l’analyse.

Selon laquelle le courage est une des valeurs morales les plus importantes dans le monde professionnel – surtout lorsqu’on accède aux postes dits de responsabilité et que des décisions engagent l’avenir social d’un certain nombre de personnes – mais également une des plus rares.

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Mais ce n’est pas tout quant à l’importance que revêt le courage.

Douce Marie m’a fait découvrir que c’est aussi une valeur cardinale de la vie.

Parce que la vie est chienne.

Mais pas seulement.

Parce qu’il faut savoir avancer.

Et ne pas s’arrêter en chemin.

Pour le dire simplement, je crois que douce Marie est la personne de mon entourage que j’admire le plus pour avoir cette aptitude, tant professionnellement que dans la sphère privée.

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Finalement, un couple, c’est avoir du courage.

Parfois tous les deux.

Parfois alternativement.

Mais pour la vie.

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Prologue

Inazō Nitobe , empreint de culture samouraï et de confucianisme, résume tout ceci avec un brillant anglais dans Bushido, the soul of Japan [ouvrage culte de la culture traditionnelle japonaise, écrit à l’aube du XXème siècle]:

Courage was scarcely deemed worthy to be counted among virtues, unless it was exercised in the cause of Righteousness.

In his « Analects » Confucius defines Courage by explaining, as is often his wont, what its negative is. « Perceiving what is right, » he says, « and doing it not, argues lack of courage. » Put this epigram into a positive statement, and it runs, « Courage is doing what is right. » To run all kinds of hazards, to jeopardize one’s self, to rush into the jaws of death—these are too often identified with Valor, and in the profession of arms such rashness of conduct—what Shakespeare calls, « valor misbegot »—is unjustly applauded; but not so in the Precepts of Knighthood. Death for a cause unworthy of dying for, was called a « dog’s death. »

« To rush into the thick of battle and to be slain in it, » says a Prince of Mito, « is easy enough, and the merest churl is equal to the task; but, » he continues, « it is true courage to live when it is right to live, and to die only when it is right to die, » and yet the Prince had not even heard of the name of Plato, who defines courage as « the knowledge of things that a man should fear and that he should not fear. »

A distinction which is made in the West between moral and physical courage has long been recognized among us. What samurai youth has not heard of « Great Valor » and the « Valor of a Villein? »

Traduction wikipediesque:

Le courage, s’il n’était pas mis au service de la justice, était à peine digne d’être considéré comme une vertu.

Confucius dans ses Entretiens, le définit comme à son habitude, par ce qu’il n’est pas. « Comprendre ce qui est juste », dit-il, « et ne pas le faire, démontre l’absence de courage ». Cette maxime reprise dans un sens positif peut se lire ainsi : « Le courage consiste à faire ce qui est juste ». Se risquer à tous les hasards, s’exposer, se lancer impunément dans les bras de la mort, passent pour des marques de valeur, et dans le métier des armes, une telle témérité, que Shakespeare appelle : « la sœur illégitime de la valeur », est injustement applaudie. Il n’en va pourtant pas ainsi dans les préceptes de la chevalerie. Mourir pour une cause qui n’en vaut pas la peine est « une mort de chien ».

« Se précipiter au cœur d’une bataille et tomber aux champs d’honneur, dit un prince du Clan Mito, est assez facile et n’excède pas les moyens du plus simple des rustres. Mais le vrai courage est de vivre quand il faut vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir ». Et il ne connaissait pas même le nom de Platon qui avait défini le courage comme « la connaissance de ce que l’homme doit craindre et de ce qu’il ne doit pas craindre ».

Une distinction souvent faite en Occident entre le courage physique et le courage moral est chez nous une ancienne et intime évidence. Quel jeune samouraï n’entendit jamais parler de la différence entre « grande bravoure » et « bravoure du voleur » ?

Douce Marie, tu peux maintenant dégonfler tes chevilles…

Be cool, be open.

UU

ps: Les photos de cette note proviennent toutes du parc, au pied de chez nous…

Détalage artistique de la goUUrmandise

Soyez indulgents, hein, pour mes rares notes cUUlturelles. ;o) Je n’ai ni la culture de Lunettes Rouges , ni la culture parisienne de Lana ou de la Parizienne , hein. ;o)

Saint Germain des Prés, c’est un peu proUUt proUUt quand même.

Pas désagréable non plus.
Au contraire.

On est vaguement « rive gaUUche’ quand même, avec douce Marie.

Même depuis notre délocalisation dans le 9-cube.

Bref.

De temps en temps donc, on essaye de se faufiler à travers les embouteillages parisiens pour banlieusards [tout ça pour dire, que les transports en commun, c’est bien quand on est intra-muros…].

sweet-art.1181299288.jpgEt là, c’était pour une expo déambulatoire intitulée Sweet’Art [à travers Saint Germain des Prés, jusqu’au 19 juin 2007].

Et effectivement, cette expo est en l’occurence très proUUt proUUt. ;o)

Imaginez vous en short baskets avec un marcel Ricard et un bob Perrier, sans oublier votre appareil photo numérique jetable [le touriste absolu, quoi].

Et que vous devez pénétrer dans ces p’tites boutiques pas chères que sont Artus Bertrand, Cartier, Dior, Swaroski, Kenzo etc. pour y mirer quelques unes des oeuvres de l’expo disséminées le long de ce parcours artistique.

Et ben, ça doit faire tache [vous savez, genre tache d’huile des frites de midi].

Alors, bon.

Au dernier moment, vous changez tout, et mettez votre accoutrement de super héros de la Rive GaUUche: pantalon fashion, chemise fashion, chaussures fashion . Bon y a que ma tête que j’ai pas pu rendre vraiment fashion [parce que moi, j’ai pas les lunettes Chanel de Fab , ni les lunettes Prada de la Bourrique ].

Petit indice pour ceux qui n’ont jamais loué un tel uniforme de super héros: Votre camouflage de bobo parisien est réussi quand le portier de Dior vous ouvre la porte alors que vous n’êtes encore qu’à 1 mètre 50 de son échoppe.

Bref.

Toutes ces considérations matérielles, on s’en fiche en fait pas mal vu que je dois vous parler d’art.

Contemporain.

Et ça, pour être contemporain, c’est très contemporain.

De chez contemporain comme dirait un d’jeuns d’aujourd’hui.

On y va ?

Et hop.

Dans la catégorie Décadence – Décalé – Critique de la société de consommation :

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– Kitsch de la nouvelle société de consommation. M’a fait penser aux nouveaux riches chinois. P’têt parce que c’était chez Kenzo. A moins que ce soient les p’tits cochons [prêts à être laqués assurément].

– Guirlande de papiers bonbons. On consomme, on jette. C’est aussi ça la gourmandise. Au moins, avec ces guirlandes, on recycle et c’est joli. Enfin, un peu joli.

– Mon presque préféré: Un attentat au gâteau. Filmé. Un vrai gâteau comme on n’en voit plus qu’aux US. Plein de crème. Plein de couleurs vives. Et puis boum à la figure. C’est la métaphore de notre société qui va exploser à force de consommer. Mais personne n’ose encore le croire.

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– Place Saint Germain des Prés: L’énormité de notre société qui produit et accumule sans cesse. Jusqu’à l’écroulement.

Dans la catégorie Fétichisme:

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– Gourmandise et fétichisme. Des jambes parées de nourriture. On a le droit de dire « Miamm » ?…

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– Mon préféré: L’orgie de fraises par les lapins chez Agnès B. Complètement décadent. Ces traces de rouge qui trahissent l’excès de gourmandise… C’est un peu comme la p’tite mimine attrapée dans le pot de confiote de quand vous z’étiez tout petit(e)s. Me gourres-je ?

Dans la catégorie Douceurs chocolatées:
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– Rien à dire sauf que c’est plutôt beau. Enfin, graphiquement. Esthétiquement.

Dans la catégorie Bien barré:

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– C’est l’histoire d’un Kinder Suprise qui est choqué d’assister à une cérémonie vaudou anti-Bush [la vidéo se trouve face à lui]. J’ai rien compris au message. Mais ça m’a fait marrer.

Dans le genre Total obscur

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– Où j’ai rien compris à ces oeuvres. Malgré le dossier de presse.

Et puis y toutes les autres oeuvres non photographiées qui me sont un passées par dessus.

Ah si, y a le Collier de la Reine, déposé chez Christian Lacroix qui est sublime.

Allez le voir . C’est fait uniquement à base de nouilles, de pâtes. Probablement du De Cecco .

Pas pu prendre la photo, j’étais à court de jus pour mon appareil photo.

Au final, allez y.

Y a des trucs vachement beaux / intéressants / marrants et quelques uns vaguement ennuyeux.

De l’art contemporain quoi.

Ah… j’oubliais.

Le slogan du jour.

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Bon ouikende à toutes et à tous.

Be cool, be open.

UU

Fascinants animaUUx à Vincennes

Bon bon, il est vrai qu’il n’y a pas que le s*xe dans la vie.

Et Annie-Claude de me rappeler qu’on avait vu bien d’autres choses lors de notre ballade au zoo de Vincennes le ouikende dernier.

Zoo de Vincennes - 3 juin 2007

En premier lieu: l’anthropomorphisme.

Personne n’y échappe. Y a qu’à regarder les photos des babouins dans ce montage pour le comprendre [le petit, le câlin des adultes].

Mais pas que.

Regardez ces flamands roses qui sont de véritables Dupond et Dupont des marécages.

Puis ce cousin africain du taureau… « C’est énorme !« , s’exclamerait le journal l’Equipe.

Et enfin, la grosse engueulade en public de nos amis et néanmoins manchots.

Il y a aussi l’émerveillement.

Le vol du lémurien.

Le gigantisme de l’hippopotame.

Pour ne citer rapidement que ceux là qui sont en photos.

Et puis il y a la tristesse de la captivité.

Le regard de cet animal dont j’ai oublié le nom et qui a la tête d’une antilope.

Perso, ça m’a fait bizarre. Par exemple, de voir cette girafe là dans son appart’ de béton en plein air de 2000 mètres carré [loi Carrez]. C’est petit pour une girafe.

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Bien sûr, Choupi a adoré.

Elle a interpellé tous les animaux un par un.

« Ouah ouah », disait elle dès qu’elle en voyait un nouveau.

Bien sûr, on lui fera visiter d’autres zoos.

Mais bientôt, elle aura aussi les mots pour dire la complexité et les paradoxes de notre civilisation moderne.

Be cool, be open.

UU

Montrer par l’exemple que la diversité est une chance pour la France

Attention : Ceci est de la pUUblicité citoyenne. Fô aussi dire que je fais partie de l’équipe organisatrice de l’événement.

Deux constats préliminaires :

– En France, les CSP [en particulier, les supérieures…] s’auto-reproduisent (*). Mais cela n’est pas insurmontable [à la marge].

– En France, il faut avoir les idées claires très tôt pour la réussite scolaire de ses enfants. Avant la seconde. Après, c’est souvent [trop] tard. Mais si on s’y prend à l’âge des années collège, tout peut encore changer. Pour cela, les parents ont un rôle essentiel même sans être CSP +++.

Alors, vous connaissez des djeun’s autour de vous ?

Ils croient qu’ils ne pourront pas faire des études sup’ parce qu’ils sont nés dans un quartier difficile ?

Vous les sentez un peu paumés par rapport au système somme toute assez élitiste de l’école française ?

Vous sentez que ça ferait pas de mal que leurs parents aussi aient deux ou trois conseils pratiques pour l’avenir scolaire et professionnel de leurs bout’d’choux ?

Ces djeun’s là, vous auriez envie qu’ils causent à des personnes qui ont la volonté de montrer que la diversité est une chance pour la France et qu’elle n’est pas incompatible avec la réussite dans les filières d’excellence ?

Alors, filez leur l’adresse de ce site Web et dites leur de s’y inscrire illico presto. C’est déjà ouvert et y aura probablement du monde…

Et qu’ils fassent vite donc. Ou bien qu’ils me contactent par émile si c’est déjà trop plein.

Bon allez zou et au 9 juin alors [à Sciences Po Paris – 14 heures pétantes].

Et je compte sur vous toutes et tous pour faire écho à cet événement.

For a better world. Avec plus d’équité qu’avant.

Be cool, be open.

UU

Les Entretiens de l'Excellence - 2ème édition - 2007

Pour les cUUrieux, le dossier de presse de l’événement pour téléchargement:

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(*)  Une citation de Pierre Bourdieu, tirée de son ouvrage « La Reproduction  » : « Le système scolaire contribue à convaincre chaque sujet social de rester à la place qui lui incombe par nature et de s’y tenir« 

On croit rêver: Le relativisme historique ou pourquoi je ne vote toujours pas Sarko

Le tour de passe-passe historique de Môssieur Sarkozy: Mai-68 est à c**er

Pas besoin de chercher bien loin dans les archives du Monde ce que j’ai pu entendre à la radio en revenant du Luberon.

Je cite Môssieur Sarkozy dans un moment historique de discours politique [POPB, à Paris le 29 avril 2007] :

« M. Sarkozy a notamment déclaré qu’il « s’agit de savoir si l’héritage de Mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes ». Il a jugé que cet héritage avait « liquidé l’école de Jules Ferry », introduit « le cynisme dans la société » et « le culte de l’argent roi » et « préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous ». »

Source: plusieurs articles du Monde, entre autres celui-ci .

Je ne vais pas répéter les autres chroniques que vous avez peut-être déjà lu, entendu.

Par exemple, celle de Dominique Dhombres , chroniqueur télé du Monde, expose brillamment ce terrible anachronisme idéologique.
Môssieur Sarkozy, qui croit ainsi détenir les clés de l’histoire, celle avec un grand H – pardon du peu – estime que « Mai-68 a imposé le relativisme intellectuel et moral [et] abaissé le niveau moral et politique »

On croit rêver.

J’ai cru rêver.

Je suis choqué.

Hébété, les bras ballants en entendant ces propos.

Je croyais pourtant [suis-je le seul, avec Marc Kravetz – ce matin sur France Q – à le rappeler ?] que Mai-68 était un moment fondateur de l’histoire politique contemporaine de la France.

Cette ré-interprétation de l’Histoire est une pente glissante bien plus dangereuse que tous les autres dérapages de Môssieur Sarkozy.

Car la remise en cause de l’histoire n’a pas de limite.

Et est le début de la manipulation de l’opinion.

Il n’y en a qu’une seule qui peut égaler cette dérive en termes de gravité: la [non-]séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire.

Mais c’est un autre sujet, pour lequel il me manque le temps d’un développement définitivement convaincant.

Droit de [g]rêve ?

Finalement, on pourrait simplifier le débat à des fins pédagogiques: un chercheur en sciences politiques annonçait ce matin sur France Info que dans les discours de Nicolas Sarkozy ressortait 2 tics de langage [i.e. les mots ayant les occurences maximales dans ses discours].

– D’un, il emploie plus que fréquemment la négation « ne … pas ». Allusion [inconsciente?] au slogan soixante-huitard « Il est interdit d’interdire « . Môssieur Sarkozy enfonce ainsi le marteau dans le clou de ce mal-aimé Mai-68.

– De deux, il emploie ostensiblement tous les dérivés du verbe « rêver ». Sic.

Pour ma part, je prends parti.

Ostensiblement.

Et ouvertement.

Pour les deux tics de langage qui transparaissent dans les discours de Môdame Royal.

– Le « nous » d’une part, symbole de fraternité et d’une société française apaisée.

– Les dérivés du mot « vie » d’autre part, symboles de ce qui me tient à coeur et qui me fait me lever le matin.

Je prends donc parti.

Non pas pour travailler plus [je le pourrai difficilement au rythme où j’en suis depuis 2 mois, héhé ;o)] mais pour aller au bureau le sourire aux lèvres parce que je suis fier d’être français et de voter pour les valeurs défendues par Môdame Royal.

Tout le monde l’a dit, écrit: Le « grand » débat de ce soir ne changera pas grand chose.

Par contre, repenchez vous sur ce qu’a dit Môssieur Sarkozy.

Penchez vous sur ce qu’a écrit Môssieur Sarkozy.

Tant mieux si vous vous y reconnaissez.

Pour ma part, j’ai le secret espoir que, peut-être, vous changerez de bulletin de vote dimanche.

Pour que gagne Môdame Royal.

Be cool, be open.
And don’t forget: Sunday is voting day. No matter what.

UU

Note 1: [rien à voir – mais seulement en apparence]: La droite n’a pas le monopole de la valeur Travail. Pour paraphraser les précédents débats présidentiels. Et toc, qu’on se le dise.

Note 2 : Très intéressant point de vue d’un chiraquien. Quelqu’un de brillant [par ailleurs, ancien conseiller à Matignon et à Bercy] que je connais aussi dans la vraie vie. Retranscription intégrale de sa tribune, parue dans Le Monde daté du 28 avril 2007.

 

 

« Chiraquien mais pas sarkozyste ! »

 

Jacques Chirac était un président pour l’égalité. En cela le candidat de l’UMP n’est pas son successeur
« J’étais chiraquien tendance « France d’en bas » et j’ai travaillé dans plusieurs gouvernements entre 2002 et 2006. J’étais fier d’appartenir à une équipe menée par Jacques Chirac, président humaniste dont les mandats ont été marqués par plusieurs décisions majeures : la reconnaissance de la culpabilité de la France dans les crimes de Vichy, l’opposition à la guerre en Irak, un regard non occidentalo-centré sur les affaires du monde, l’engagement contre les discriminations, la réforme des retraites.
Au-delà des contingences politiques, les actes de Jacques Chirac ont été guidés par une idée forte : l’égalité entre les hommes dont son grand oeuvre, le Musée du quai Branly, est l’emblème. « Il n’existe pas plus de hiérarchie entre les arts qu’il n’existe de hiérarchie entre les peuples » (20 juin 2006, discours d’inauguration du Quai Branly). Aucune culture, aucun homme n’est supérieur aux autres. Qu’il soit français ou immigré, catholique, juif ou musulman.
Nicolas Sarkozy a choisi une autre voie. Je ne la partage pas. Il a le mérite de proposer un choix clair, un programme cohérent, résolument « de droite » fondé sur une idée : celle de l’inégalité parmi les hommes. Ce conflit entre égalité et inégalité est, je crois, structurant. Les uns croient en l’inégalité, en l’inné plus qu’en l’acquis, en l’ordre établi, en la discrimination positive, en l’immanence d’une nation qui est une tradition à laquelle il faut se soumettre, ils portent haut et fort les valeurs de l’Occident et refusent les droits de succession « égalitaristes ». Les autres se retrouvent autour de l’idée d’égalité des hommes et des cultures, croient en la capacité de réinvention continue de la nation que l’immigration enrichit plutôt qu’elle ne menace et admettent que le contexte familial, social et culturel a une part majeure dans l’évolution des individus.
Le conflit entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy était donc bien plus qu’un conflit de filiation, une opposition entre César et Brutus. C’était le conflit entre deux idées de l’homme. Et aussi, plus accessoirement, entre deux analyses de la société. Là où Jacques Chirac voulait d’abord assurer la cohésion, la cohérence, le rassemblement, Nicolas Sarkozy crée du conflit, oppose les uns aux autres (ceux qui se lèvent tôt à ceux qui se lèvent tard, les Français aux immigrés, les fonctionnaires aux salariés du privé…), croit toujours que l’on n’en fait pas assez.
Il est vrai qu’il ne semble jamais rassasié d’actions… et de provocations. Se poser en victime du « front des haines » après la campagne qu’il vient de faire, c’est quand même culotté !
Côté socialiste, que s’est-il passé ? Le même conflit – atténué – entre égalité et inégalité que les héritiers de la « deuxième gauche » ont voulu justifier avec l’idée empruntée à John Rawls (1921-2002) selon laquelle l’inégalité est justifiée dès lors qu’elle profite à tous. C’était un peu le débat entre Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn que Ségolène Royal a posé différemment en emportant tout sur son passage.
Et c’est à elle aujourd’hui que revient la responsabilité de moderniser le logiciel socialiste et de choisir entre égalité et inégalité. Son engagement politique issu du féminisme, sa vision d’une « République métissée », sa capacité à interroger le consensus libre-échangiste laissent penser qu’elle orientera le Parti socialiste vers le choix de l’égalité.
Dès lors, la question se pose : peut-on, quand on a apprécié la politique de Jacques Chirac et partagé cette idée d’égalité, peut-on voter pour celui qui porte l’idée opposée ? La réponse me semble claire. C’est non.
Ségolène Royal peut-elle être à sa manière porteuse de cette idée de l’homme qui est à mes yeux plus importante que tout ? La réponse n’est pas certaine, mais j’en fais le pari. Je voterai Ségolène Royal. »
Hakim El Karoui

Pensée du vendredi #23: « Aller tirer un coup » ou de l’intérêt de partager une vision du monde et par la même pourquoi je ne vote pas Sarko

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Prologue: Une courte fable contemporaine, intitulée « Aller tirer un coup »

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Le long du chemin en métro, Héloïse ne se disait rien.

Elle allait retrouver son compagnon et sa jeune fille.

Presque comme tous les jours.

Et oublier ces tracas qui l’emmerdaient quotidiennement au bureau.

Elle était assistante de direction dans une boîte de pub.

Parfois, elle trouvait que cela tenait plutôt d’une boîte à putes.

Un vrai bordel, dans tous les sens.

Ca la faisait sourire.

Voire même marrer.

Et finalement son job, c’était comme n’importe quelle autre assistante.

En pire.

Que se serait-il passé si son chefeton avait été moche et pauvre plutôt que…

Mais bon.

Choisit-on les patrons pour qui on travaille ?…

(…)

Ce soir là, Marc allait sortir avec ses « potes ».

Des vieux lascars qu’elle connaissait par cœur.

Ce soir là, elle décida que c’était le bon jour pour le lui dire.

Fallait bien qu’il le sache.

De toute façon, il le savait déjà qu’elle ne lui était pas fidèle.

Une fois, elle s’était faite surprendre.

Bah, rien de grave.

Pas de quoi alerter la police des mœurs non plus.

Et puis, l’amour, ça ne dure pas.

Par la force des choses.

Par la nature des choses.

Ca se saurait hein, si les animaux étaient tous fidèles…

(…)

« Salut Marc.

Salut Héloïse… Ca va ?

Ca va… T’as pensé à réserver pour les vacances ?

Oui, c’est tout bon. Il restait encore pas mal de places.

Tu pars à quelle heure ce soir ?

Je crois qu’ils viennent me chercher dans dix minutes.

OK… Marc ?

Oui, quoi ?

(…)

Qu’est-ce que tu as dit ? Je n’ai pas entendu à cause du bruit dans la rue.

(…) Euh rien… Enfin si.

Ben quoi ?

(…) Hmm. Tu sais, pour ce soir… Si tu as envie bien sûr… Enfin bref, si tu trouves une fille super mignonne et que tu as envie de … Enfin, tu as compris. Ben, vas y hein. Tu sais, je comprendrai et je trouve même ça normal. Depuis le temps qu’on est ensemble…

(…) Quoi ?! Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Bon, je t’embrasse. Ils sont arrivés… »

(…)

Et plusieurs années durant, ils vécurent tout de même [plus ou moins] heureux et n’eurent qu’un seul enfant.

 

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Le mythe de l’amour libre

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Je vois d’ici [euh, là c’est UU qui reprend la parole, hein] les yeux goguenards que vous pouvez afficher à la lecture de cette fable fictive.

Mais est-ce vraiment une fiction ?

En fait, non. Rien de fictif. Ou si peu.

Une version vaguement mise en scène d’une toute récente discussion de bureau [comment dit-on « brève de comptoir » lorsqu’on n’a que tables en formica ?].

Discussion véridique et à bâtons rompus sur l’amour libre, le couple libre, etc.

L’histoire réelle donc d’une connaissance commune à mon collègue et à moi.

Ah… ce mythe si vivace de l’amour libre.

Quintessence sublimée de la Liberté, celle avec un grand L. La Liberté du Sexe…

Mais vouloir ainsi vivre « libre », n’est-ce pas paradoxalement une forme d’aliénation ? Est-ce un choix ou bien une fatalité ? Existe-t-il une alternative ?

C’est à ces questions que je me suis proposé de répondre. Et que m’est venue l’idée de cette note.

Et par la même, de répondre à une commande. Et oui, une commande de note de blog. Celle de Mumu, une copine de la vraie vie, qui tenait à ce que je poursuive la série entamée dans ma note sur « le rire, ambroisie des couples heureux ».

Aujourd’hui donc, l’épisode 2 des couples heureux: Ou pourquoi il est nécessaire d’avoir la même vision du monde et de partager les mêmes valeurs au sein du couple.

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Un couple, c’est d’abord partager une vision du monde

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Quelle est ainsi la morale de la fable en prologue ? Que la nature est plus forte que tout. Et que les actions de l’homme [et/ou de la femme] n’ont qu’une portée limitée, ne serait-ce que dans le temps.

Avec le temps, c’est la loi de la nature qui reprend le dessus. Ainsi en va-t-il du sentiment amoureux.

Le coïtus impromptus est ainsi plus fort que tout. Comme un appel vibrant à un retour à la nature. Comme une pulsion certainement vitale adossée à la fonction génétiquement non modifiable de copuler et repeupler notre planète [NdUU : alors que nous ne sommes pas dans une période de crise post-nucléaire, vous l’avez tous remarqué, hein ?…]

Ne vous méprenez pas. Cette vision du monde se respecte. Et je ne la juge pas. Grâce leur soit rendue si c’est le chemin du bonheur pour ce couple. J’en doute toutefois. Mais c’est un choix. Le plus important, c’est que ce choix là doit être partagé au sein du couple. Et ainsi justifier d’une vision commune au sein de ce couple.

Ainsi donc pour certains, libéralisme, libertinage et liberté ne font qu’un. C’est la prévalence de la loi de la nature. La loi du plus fort. Celle de la sélection naturelle.

Dans le monde des affaires, on laisse ainsi le marché décider des orientations futures de l’économie.

Dans la vie de couple, on trouve normal de se laisser aller à ses pulsions naturelles [Qui n’a pas voulu faire une virée entre potes/copines à l’occasion d’un long week-end en Mai ?…]

A titre personnel, on envisage tout aussi naturellement de faire comme bon nous semble, selon nos envies, selon notre individualité sublimée.

Garder sa liberté devient un principe de vie.

La question est alors de savoir s’il existe une limite à cette liberté individuelle, dans le cadre du couple.

Ma thèse est ainsi que nous devons avoir une vision commune du couple. Pour maximiser la durée du couple [je ne rentrerai pas dans le débat que le bonheur peut se faire par la voix du célibat. Why not, hein… Mais ce n’est pas le sujet de cette note-ci].

Nous avons des valeurs [morales, intellectuelles ou culturelles] qui nous sont personnelles. En les confrontant à celui du conjoint, on construit véritablement un projet de vie, un projet de couple.

Attention, cela n’a rien à voir avec le fait d’avoir les mêmes goûts vestimentaires, culinaires, artistiques, etc. On peut vouloir partir en vacances dans des lieux strictement aux antipodes et construire un projet de couple… Au contraire, ces différences forment l’enrichissement mutuel des deux conjoints.

Contruire un projet de couple, c’est d’une certaine façon savoir ce qu’on veut faire ensemble tout au long du chemin. Peu importe alors le comment qui en découlera naturellement…

C’est ce qu’on appelle donner un sens à une vie commune.

Et ce qui forge par là même la solidité du couple à long terme.

Car il devient ainsi caduque de vouloir « aller tirer un coup » ailleurs : ceci n’a alors plus véritablement d’intérêt mis à part l’attrait pulsionnel, passionnel voire hormonal d’une soirée, lequel est éphémère comme la rosée du matin.

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Ne pas voter Sarkozy, c’est trancher dans le débat sociétal entre Nature et Culture

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Revenons brièvement sur le fond de cette réflexion.

Un lecteur exigeant et attentif aura remarqué que le débat entre nature et culture était sous-jacent. L’éclairage philosophique peut désormais nous aider à avancer plus loin dans ce débat.

Nature et Culture.

Inné et Acquis.

Laisser un couple se défaire ou bien vouloir le bonheur activement.

Soit on laisse faire, soit on se bat pour que les choses changent.

Libéral/libertaire/libertin ou moral/fidèle/activiste.

Deux visions du couple, deux visions du monde.

Ma référence ci-dessus à la rosée du matin est un clin d’oeil à la Nature.

Celle-ci est injuste et foncièrement dure par « nature ».

On vient de le vivre tout récemment avec douce Marie [voir une précédente note ].

C’est la sélection par la loi du plus fort.

C’est cette vision de la société contre laquelle je m’insurge, à mon humble niveau.

Laisser faire la Nature, c’est voter Sarkozy.

Je ne voterai pas Sarkozy et je crois qu’il faut le répéter inlassablement.

Je ne veux pas de cette France là.

Ce n’est pas ma vision du monde.

Ce n’est pas ma vision de la société française.

Je l’aime avec sa diversité, avec sa générosité.

Je l’aime quand on se lève un matin pour se dire que non, décidément, on ne laissera pas faire.

Alors dimanche, allez voter.

Et surtout boutez Sarkozy loin de moi.

Be cool, be open.

UU