Le vin : Mon point de vue sur l’éducation et les subventions

Pour ceux qui ont manqué les 4 (déjà !) premiers épisodes sur notre débat off-line et on-line sur le vin :

4 – Le vin : produit élaboré de grande consommation et communication mondialisée ? (par Gabriel)
3 – Débat autour du vin (ma réponse à Gabriel)
2 – Débat autour du vin (la réponse de Gabriel)
1 – « Mondovino » et débat autour du vin

Attention !!! Le meilleur article reste à venir : c’est la contribution de Roger que vous aurez le plaisir de lire dans quelques jours !

Bon en attendant, je vais répondre aux questions de Gabriel (en italique ci-dessous) :

> – il suffit d’éduquer. Que proposes tu pour « éduquer » ? Peut-on transposer aux autres domaines soumis à la mondialisation ?
Avant d’éduquer, il faut qu’il y ait volonté d’apprendre.
Pour générer cette volonté d’apprendre, on peut susciter l’intérêt de multiples façons.
Soit d’un point de vue micro-économique, soit d’un point de vue macro-économique.

D’un point de vue macro : campagne de pub, dégustations gratuites à multiplier sur les lieux de vente (tu dois en connaitre plus qu’un rayon ;o) ), faciliter l’accès au vin, à des conseillers cavistes par une image moins élitiste, fournir dans les cartes de vins des restaurants des grilles de lecture plus facile (à l’étranger, les rouges sont classés par Fruité/Léger/Puissant, les blancs par Floral/Fruité/Moelleux/Secs, etc. ).

La semaine du goût est déjà un événement collectif dans lequel ce genre d’initiatives peuvent etre developpés.

D’un point de vue micro, c’est plus facile et plus difficile à la fois.
Plus difficile, car cela touche peut de personnes à la fois. Plus facile car la communication est plus
efficace (le fameux « one-to »one » du commercial).

BarbarescoHier j’ai bu avec Marie un Barbaresco de 1997 (cepage Nebbiolo-comme les Barolo) qui était très fameux.
Rapport qualité prix imbattable par rapport à des français de même qualité. Et bien c’était parce que le sommelier etait excellent et a su m’éduquer pour sortir des sentiers battus.
Tout ça pour dire, que quand on prend le temps d’échanger avec qui que ce soit du vin, et bien on peut l’amener a prendre une autre conscience du vin.

Chevalier_blanc_1999Autre exemple : j’ai convaincu un collègue allemand que ca vaut la peine de payer 45 Euros/bttle un Domaine de Chevalier Blanc 1999 pour le plaisir que cela evoque. Alors qu’il boit tres peu de vin et n’a jamais achete de bouteille aussi cher. Bien sur a l’origine, il avait de l’interet dans ce que je lui disais et donc volonte d’apprendre.
Mais je suis convaincu (optimisme…) que la majorité des francais sont sensibles à ce genre de discours et sont toujours prêts à en apprendre plus.
PapillesAutre intiative micro possible : les bars à vins et les restaus ou tu ne paies qu’un droit de bouchon de qq euros (caviste&restau à la fois). On en fait de temps en temps avec Marie et c’est le meilleur moyen de découvrir/se faire conseiller des choses aussi sans se faire matraquer par le prix d’une bouteille au
restau.

Eduquer enfin ne veut pas forcement promouvoir les vins gaulois. C’est permettre à l’individu d’atteindre un niveau supérieur de connaissance (sortir de sa caverne, hein Simon ? ;o) ), et donc acquérir une plus grande liberté et plus grande clairvoyance dans le choix. Si ce sont les vins etrangers qui y gagnent, faudra peut etre se poser des questions sur notre filiere vin en France. Sinon, persister et signer comme le font si bien les Francais en general au mepris de ce peuvent bien dire tous les Américains (quand bien meme ils s’appellent Mondavi ou Parker).

Globalement, j’estime que les vins gaulois sont aujourd’hui en moyenne meilleurs quand on les choisit bien, malgré qq agréables exceptions étrangères.

Finalement, le tout est de savoir sur quel segment de marché il faut se battre : le haut de gamme, le vin de grande diffusion au meilleur rapport qualité prix, ou bien le bas de gamme (marché qui existe malgré le mal qu’on peut en penser).
Tant qu’il y a de la demande, il y aura de l’offre. C’est pour cela que je parle d’éducation pour modifier la demande.

Supersize_mePour la transposition : l’exemple de la nourriture est plutot interessant. Des docu sur McDo, des protestations de consommateurs, une emergence de la slow food culture, etc. ont finalement permis de
contrebalancer dans une certaine mesure la normalisation des fast-foods. On trouve aussi des fast-foods de meilleure qualité (le sandwich étant presque au prix d’un plat en brasserie dans ces cas là…).
Le bio se développe de plus en plus aussi.
Et pour cela, on a éduqué la population. Certes à l’occasion de crises (dioxine, vache folle, grippe aviaire, mouton trenblotant, etc.), mais en tout cas une sensibilisation plus forte de la population qu’auparavant. Et cela a abouti à des mesures macro d’étiquetage = + d’information = éducation en qq sorte de la population.

> – les subventions. Je n’ai pas bien compris les références que tu as fait aux subventions autour du vin.
Sur ce point, Roger peut certainement nous donner son éclairage. Selon mon point de vue, les subventions sont une mesure d’aide au niveau macro pour globalement continuer à améliorer la qualité de la filiere du vin.
Pourquoi ne pas faire de mesures incitatives à la biodynamie ? Il faut accompagner tout cela de formation/d’éducation, de mise en place d’enseignement approprié dans les lycées agricoles, etc. Qu’en penses-tu Roger ?

Enfin, je pense ne pas avoir été très clair précédemment. Je pense effectivement que la qualité est globalement et en moyenne largement meilleure depuis des années. Mais la spéculation et le fait d’en faire un marché plus libéral et plus mondialisé avec les enjeux éco inhérents font que la tentation de « booster » des vins au détriment de la qualité et du respect de certaines règles (copeaux de chene, etc.) est bcp plus grande.
Exemple: un vin des Pouilles bu récemment – excellent au nez à l’ouverture – au bout de 15 minutes d’aeration, il n’y avait quasiment plus rien (meme le nez du fut de chene est parti…) ni en nez ni en bouche.

bon et si j’allais bosser ? ;o)

Bises à tous,
Be cool, be open.

uu

Un commentaire sur “Le vin : Mon point de vue sur l’éducation et les subventions

  1. UU, tu sembles t’intéresser au vin et moi aussi. Va voir sur ma page d’accueil, tu trouveras un lien qui s’appelle Château Loisel (je te rassure, je n’ai pas de château;-) C’est notre site de dégustations où tu trouveras plein de conseils et de bonnes références de bouteilles.
    Bonne journée.

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